Classé officiellement, depuis mercredi dernier, par l'OMS comme une pandémie, le coronavirus continue de se propager à travers le monde. L'Europe connaît une proportion fulgurante, notamment en Espagne, Italie et France. Les gouvernements barricadent leurs pays respectifs en fermant leurs frontières. Des pays comme l'Italie sont carrément en quarantaine. Des Etats-Unis au Royaume-Uni en passant par la Russie, des pays qui s'estimaient jusque-là épargnés ont décidé de passer à la vitesse supérieure face à la propagation inexorable de la pandémie qui teste les limites des systèmes de santé des pays européens les plus infectés. Malgré ces mesures drastiques, le bilan ne cesse de grimper. Le nouveau coronavirus a fait pas moins de 5 402 morts dans le monde depuis son apparition en décembre, selon un bilan établi à partir de sources officielles hier. Plus de 143 400 cas d'infection ont été dénombrés dans 136 pays et territoires depuis le début de l'épidémie. Rien que les dernières 24 heures, 55 nouveaux décès et 2 677 nouveaux cas ont été recensés dans le monde. Depuis vendredi soir, l'Equateur a annoncé les premiers décès liés au virus. Le Kosovo, la Mauritanie, l'Uruguay, le Suriname, le Guatemala, Antigua-et-Barbuda, le Rwanda, la Namibie, l'Eswatini, Porto Rico, la Guinée, ont constaté leurs premiers cas. Effrayant! L'Europe nouvel «épicentre» de la pandémie Le grand danger vient désormais d'Europe. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l'Europe nouvel «épicentre» de la pandémie de coronavirus. Pis encore, l'OMS dit qu'il est impossible de prévoir le pic de cette pandémie. Les pays les plus touchés après la Chine sont du Vieux Continent, à l'image de l'Italie avec 1 266 morts pour 17 660 cas, l'Iran avec 611 morts (12 729 cas), l'Espagne avec 121 morts (4 231 cas) et la France avec 79 morts (3 661 cas). Espagne: 1 500 nouveaux cas de coronavirus L'Espagne connaît une véritable descente aux enfers. Epargnée jusqu'à il y a une semaine, la penisule Ibérique a enregistré 1500 nouveaux cas durant les dernières 24h. Le pays compte désormais un total de 5 753 cas. L'Espagne «détrône» ainsi la France à la deuxième place des pays les plus touchés en Europe après l'Italie. Le gouvernement a déclaré, hier, l'état d'alerte pour tenter de limiter la propagation du virus, qui compte 136 morts contre 121 vendredi soir. L'état d'alerte permet notamment au gouvernement de limiter la circulation des personnes et de réquisitionner tout type de bien. Alors que le nombre de cas a été multiplié par 10 depuis dimanche, les autorités nationales et régionales ont multiplié les mesures ces derniers jours pour tenter d'endiguer la pandémie. La région de Madrid, la plus touchée du pays avec près de 3.000 cas, a notamment décrété depuis, hier, la fermeture de tous les commerces non essentiels. La Russie ferme aux étrangers ses frontières terrestres La Russie fermera aux étrangers, à partir d'aujourd'hui, ses courtes frontières terrestres avec la Norvège et la Pologne pour lutter contre le nouveau coronavirus, a indiqué samedi dernier le cabinet du Premier ministre russe dans un communiqué. L'interdiction, qui entrera en vigueur aujourd'hui à 00h00, heure de Moscou (samedi 21h00 GMT) s'appliquera aux étrangers voyageant pour des raisons touristiques communiqué du gouvernement de Mikhaïl Michoustine), relayé par des médias. Une exception s'appliquera toutefois aux citoyens bélarusses, aux «membres de délégations officielles» et aux personnes ayant un permis de séjour en Russie, précise le texte. Etat d'urgence aux Etats-Unis Donald Trump a déclaré, vendredi dernier, l'état d'urgence aux Etats-Unis, où le nouveau coronavirus a contaminé plus de 2 000 personnes et fait 47 morts. Cette mesure lui permet d'aider les Etats et les collectivités locales américains en cas de «catastrophe». Le président américain a évoqué des fonds pouvant aller «jusqu'à 50 milliards de dollars», dans un pays qui n'a pas de système de couverture universelle pour la santé et où les congés maladies payés ne sont accessibles qu'à une minorité. La Chambre des représentants a approuvé un train de mesures visant à atténuer l'impact du virus sur l'économie. Le texte, qui doit maintenant passer au Sénat, prévoit notamment la gratuité du dépistage, un arrêt maladie d'urgence pouvant aller jusqu'à trois mois, et un accès facilité à l'assurance chômage ainsi qu'aux bons alimentaires. Couvre-feu au Kurdistan irakien La citadelle d'Erbil déserte, des tours de bureaux vides et des militaires masqués et gantés bloquant les rues: au Kurdistan d'Irak, les autorités ont décrété 48 heures de couvre-feu pour tenter d'endiguer l'épidémie du nouveau coronavirus. Vendredi à minuit, les deux grandes provinces kurdes du nord irakien ont été placées sous couvre-feu. «La circulation est interdite, les gens doivent rester chez eux (...) pour que les équipes médicales puissent faire leur travail de désinfection», a annoncé dans un communiqué le ministère de l'Intérieur de la région, autonome depuis 1991. Jusqu'ici, l'Irak a recensé 10 morts du nouveau coronavirus et 93 contaminations. Parmi eux, un imam de 70 ans -qui visitait mosquées et fidèles très régulièrement- est mort à Souleimaniyeh, la deuxième ville du Kurdistan irakien. Au total, 28 personnes ont été contaminées dans la région.