Poursuivant ses sorties médiatiques en faveur du projet d'amendement de la Constitution, le président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, a estimé, hier, que «soumettre le texte final à un référendum populaire, après sa présentation aux deux chambres du Parlement pour adoption, est la procédure la plus transparente et la plus efficiente garantissant l'expression de la volonté du peuple conformément aux articles 7 et 8 de la Loi fondamentale». Invité de l'émission «L'invité de la matinale» de la Chaîne 1 de la Radio nationale, Fenniche a précisé que «la nouvelle Constitution jettera les fondements de la nouvelle République en réponse aux revendications du Hirak populaire et aux aspirations des citoyens à la justice, à la démocratie et à l'équité». Elle «offrira plus de garanties et de libertés et rattrapera toutes les lacunes relevées dans les précédentes Lois fondamentales», a-t-il dit. Fenniche a expliqué, à cet égard, qu'il était important pour l'Algérie de suivre les derniers développements qu'elle a vécus et que le monde connaît aujourd'hui, en procédant justement par «l'amendement des dispositions en rapport avec la nature du mode de gouvernance (en réduisant les prérogatives du pouvoir unique), la séparation flexible des trois pouvoirs, et la révision du rôle de contrôle que devra accomplir le Parlement avec l'aide de la Cour des comptes». Le changement des modes de gouvernance à tous les niveaux de responsabilité et l'équilibre entre les pouvoirs doivent également passer, a-t-il poursuivi, par «l'intégration de certains articles liés aux droits et libertés des citoyens, à la moralisation de la vie publique, ainsi qu'à la lutte contre la corruption». Une révision qui passera inéluctablement par «l'indépendance du pouvoir judiciaire, l'égalité des citoyens devant la loi, le renforcement des mécanismes d'organisation des élections en mettanat en place une nouvelle loi et en révisant les prérogatives de l'Autorité nationale indépendante des élections», a-t-il soutenu. Par ailleurs, le président du Conseil constitutionnel a plaidé pour l'indépendance du Conseil supérieur de la magistrature, considérant qu'il «est inconcevable que le ministre de la Justice préside le Conseil, si l'on souhaite concrétiser réellement le principe de séparation des pouvoirs».