Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid s'est montré, hier, encore une fois rassurant quant à la situation de l'épidémie du coronavirus dans notre pays, en mettant en avant «toutes nus possibilités de riposte» contre cette maladie. Tout en avouant le scénario alarmant dans certains pays de l'Europe, proches de nos portes, le ministre rappelé que «plusieurs mesures ont été prises et d'autres le seront au fur et à mesure de l'évolution de la situation». Il réaffirmé, dans ce sens, «nous sommes en attente armée, nous avons des plans à tous les niveaux et nous nous préparons à toute situation». Et d'ajouter, «grâce à la cellule de veille nous suivons les chiffres de notre institut Pasteur et ceux en provenance d'Europe». S'exprimant à l'émission L'Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le ministre est revenu sur ces mesures visant à freiner la propagation de cette pandémie. Parmi celles-ci, il a mis en avant «la décision d'interdiction des regroupements de toute nature pour les personnes» qu'il s'agisse d'activités à caractère culturel, sportif ou autre. Une décision «prise par les plus hautes autorités du pays dont découleraient des sanctions», a-t-il précisé. Il a cité, en plus, «le nécessaire confinement des sujets âgés, ainsi que la garde des enfants à la maison». Des mesures qui sont diffusées, a dit-il, «à travers tous les moyens de communication et en usant d'un discours apaisant, aux fins d'éviter, outre mesure, la panique au sein de la population et de préserver la santé de nos concitoyens». Au sujet d'un éventuel confinement des régions de Blida et Boufarik où les premiers cas de coronavirus sont apparus et qui enregistrent jusque-là le plus grand nombre de malades (38) et de décès (3), Benbouzid a indiqué que cette mesure était «envisageable, mais n'est pas une urgence», précisant qu'au vu «du suivi des équipes médicales nous avons l'espoir que la situation ne s'aggrave pas». Pour lui, «les pays qui ont pris cette décision avaient enregistré une très grave flambée de personnes atteintes, ce qui n'est pas le cas en Algérie». Il a écarté au passage «l'option d'une fermeture générale de nos frontières eu égard au nombre de cas confirmés et au rythme d'évolution de cette maladie chez nous». à une question relative aux moyens déployés par l'Etat pour la prise en charge des malades, le membre du gouvernement a fait savoir que «nos capacités en lits de réanimation étaient estimés à 200, ont dépassé les 400 aujourd'hui et des instructions ont été données aux établissements sanitaires pour l'identification des espaces et moyens disponibles». En plus, «les infrastructures du secteur privé seront associées dans cette prise en charge», a-t-il poursuivi. Quant au manque de moyens d'hygiène et de prévention (bavettes, gel hydro-alcoolique...) sur le marché national, en dépit des 400 milliards de centimes débloqués à cet effet et annoncés par le Premier ministre, Benbouzid a indiqué que «les autorités ont pris des mesures pour garantir des stocks suffisants au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux, et sont intervenues aussi pour assister les fabricants, notamment en leur facilitant l'importation de la matière première et en interdiction l'exportation de ces produits, et ce, de manière à assurer leur disponibilité». D'autre part, en évoquant le Hirak, l'Invité de la rédaction a relevé qu'il «était très dangereux scientifiquement de poursuivre les marches de dizaines de milliers de personnes car il s'agit là d'un regroupement favorable à la propagation du nouveau virus (Covid-19). Au-delà des revendications de ce Mouvement populaire que je respecte, il pourrait y avoir, lors de ces regroupements, des personnes porteuses du coronavirus qui risquent de contaminer d'autres, ce qui constitue, à la fois, une menace pour leur santé et pour tout le pays», a-t-il soutenu. Il a fait appel, dans ce contexte, «au bon sens patriotique de nos concitoyens en les invitant à reporter les marches». Sur un autre plan, le premier responsable de secteur s'est engagé à poursuivre la réforme du système sanitaire, dans l'objectif d'arriver à assurer une prise en charge optimale de santé citoyenne garantie par la Constitution. Il a avancé parmi les dossiers urgents, l'élaboration d'un nouveau plan de lutte anticancer, le règlement des surcharges au niveau des maternités, ainsi que la satisfaction des revendications des corporations du personnel sanitaire.