La situation financière du pays est, certes difficile. Le coronavirus, couplé à la décision de l'Arabie saoudite d'augmenter sa production et de brader les prix de son pétrole, ont laminé les cours de l'or noir, ce qui va réduire sensiblement les revenus pétroliers de l'Algérie. Le manque à gagner pour le mois de février s'élèverait à 1 milliard de dollars. Le gouvernement maintient contre vents et marées, le cap. Les carburants et l'électricité n'augmenteront pas. Le ministre de l'énergie a indiqué qu'aucune augmentation des prix du carburant et de l'électricité n'était prévue dans le projet de loi de finances complémentaire (Plfc) 2020, annoncé par le gouvernement pour corriger et modifier certaines dispositions de la loi de finances (LF) initiale 2020. «Aucune augmentation des prix du carburant et de l'électricité n'est prévue dans le projet de loi de finances complémentaire (Plfc) 2020», a assuré mercredi dernier Mohamed Arkab qui était invité de la télévision publique, le gouvernement privilégiant le recours à des mesures additionnelles pour rationaliser la consommation nationale de produits pétroliers et d'électricité. «Nous allons nous pencher sur de nouvelles mesures visant à réduire le gaspillage dans la consommation d'énergie, par la consécration d'un nouveau modèle de consommation énergétique», a affirmé le successeur de Mustapha Guitouni, qui a qualifié d'«irrationnel» le volume de consommation de produits pétroliers (carburants), estimé à 15 millions de tonnes par an. Qu'en est-il de celle de l'électricité ? «La consommation de cette énergie avait atteint son pic à l'été 2019 avec 15 600 mégawatts, soit une hausse de 14% par rapport à la même période en 2018, tandis que la consommation domestique était estimée à 65% contre 18% seulement pour le secteur industriel», a précisé le ministre. Une situation qui a conduit le président de la République à donner des instructions fermes, lors du dernier Conseil des ministres, pour la mise en oeuvre d'une politique d'efficacité énergétique stricte, en vue de mettre fin au gaspillage, préserver en permanence les ressources énergétiques du pays, valoriser et renouveler les ressources d'hydrocarbures afin de reconstituer les réserves déjà consommées, l'utilisation «immédiate» de l'énergie solaire dans l'éclairage public, à travers toutes les communes de la République, la conversion au «Sirghaz» des voitures du secteur public, avaient été ordonnées par Abdelmadjid Tebboune. «27% de l'électricité est consommée par les collectivités locales, y compris les administrations, dont 12% sont destinés à l'éclairage public», a indiqué Mohamed Arkab. La problématique de la relance de la dynamique pour l'émergence d'une énergie verte durable à même d'assurer d'importantes quantités de gaz naturel et élargir le champ des industries créatrices de richesse et de postes d'emploi, s'impose donc de façon incontestable. L'Algérie a pour objectif d'intensifier la prospection de nouveaux gisements pour booster sa production d'hydrocarbures, à bout de souffle, tout en diversifiant les sources énergétiques à travers un programme de développement des énergies renouvelables permettant la production de 15 000 MW d'électricité à l'horizon 2035 dont 4 000 MW d'ici 2024. Cette transition devrait permettre à l'Algérie de s'affranchir de manière progressive de la dépendance aux ressources conventionnelles et d'amorcer la dynamique d'émergence d'une énergie verte et durable qui s'appuie sur la mise en valeur de ressources d'énergie inépuisables, était-il mentionné dans le projet de plan d'action du gouvernement, qui a été approuvé lors d'un précédent Conseil des ministres.