Le ministre tunisien des Finances Nizar Yaïch a déclaré lundi que le Fonds monétaire international (FMI) allait débloquer 400 millions de dollars d'ici quelques semaines pour aider la Tunisie à faire face au nouveau coronavirus. « On va passer sur un programme coronavirus de plus de 400 millions de dollars (environ 371 millions d'euros) et le FMI va décaisser cela rapidement», a déclaré le ministre à la radio privée Express FM, évoquant un délai de trois à quatre semaines. Le représentant du FMI à Tunis, Jérôme Vacher, a confirmé avoir reçu une demande des autorités tunisiennes «pour accéder à l'instrument de financement rapide du FMI pour parer à l'impact du Covid-19 sur l'économie tunisienne». Le quota maximum auquel pourrait prétendre la Tunisie dans le cadre de ce mécanisme d'urgence est d'environ 375 millions de dollars en une tranche. Certaines facilités du FMI ont été «élargies» pour permettre à des pays de «faire face aux besoins urgents et immédiats de balance des paiements engendrés par la pandémie», a ajouté M. Vacher. Il a évoqué un déboursement possible «dans quelques semaines», après examen par le conseil d'administration du FMI. Un plan d'aide signé en 2016 prévoyait le versement par le FMI de 2,9 milliards de dollars de prêt sur quatre ans à la Tunisie, au fur et à mesure que huit revues constataient la mise en oeuvre de réformes exigées en contrepartie. Mais le pays, confronté à une forte instabilité politique, n'a achevé que cinq revues à ce jour et seulement 1,6 milliard de dollars ont été débloqués. Trois décès dus au Covid-19 ont été recensés en Tunisie et 90 cas ont été officiellement confirmés jusqu'à présent. Le ministre de l'Intérieur tunisien, Hichem Mechichi, a déclaré que les forces de sécurité n'hésiteront pas à appliquer la loi contre toute personne qui enfreint les «mesures préventives prises par l'Etat» afin de protéger la population du Covid-19 qui a causé jusqu'au 22 mars trois décès et 90 cas confirmés. Au cours d'une conférence de presse tenue, lundi, M. Mechichi a ajouté que ces mesures ont pris un rythme ascendant afin de limiter les déplacements des citoyens au cours de la journée et assurer le respect du couvre-feu nocturne, hormis les cas exceptionnels et urgents. Il a également rappelé la fermeture, depuis la fin de la semaine dernière, des commerces qui ne sont pas de premier nécessité. Le ministre a fait savoir que, dans le cadre de la garantie du respect des mesures préventives, les forces de sécurité ont jusqu'à maintenant arrêté 408 personnes. Parmi eux, 30 individus comparaîtront devant la justice en état d'arrestation et 384 autres personnes en état de liberté, a-t-il expliqué. Il a également souligné que 204 procès ont été établis, concernant le non-respect de la décision de fermeture des commerces. Quelque 412 commerces (cafés, restaurants ... et autres commerces) ont été fermés outre l'arrestation de 386 personnes pour non-respect des décisions de fermeture. «La vie du citoyen est en danger, d'où la nécessité d'assumer les responsabilités avant qu'il ne soit trop tard», a indiqué Mechichi. «Nous avons autorisé nos forces de sécurité à appliquer strictement la loi, et leur avons demandé d'appeler les citoyens à rester chez eux», a-t-il dit. La présidence de la République a annoncé un renforcement de la présence militaire pour faire respecter ce confinement.