Les services de renseignements pakistanais ont diffusé les photos de quatre «Afghans algériens» qui ont réussi une évasion rocambolesque à Peshawar. Les quatre Algériens recherchés, qui faisaient partie d'un contingent de 160 «Afghans arabes» que l'armée pakistanaise a capturés le long des frontières pakistano-afghanes répondent aux noms de guerre d'Idriss Djazaïiry, Abou Chahid, Mouhib Allah et Abderahim. Ces quatre «Afghans algériens» ont réussi à fuir, quelques jours auparavant, à la mi-décembre, en sautant des camions qui les transportaient vers le pénitencier de Peshawar. Lors de cet accrochage, 10 Afghans arabes ont été abattus et 6 soldats pakistanais tués après que le groupe de fuyards, composé d'une vingtaine de personnes, eut réussi à les désarmer. Cet incident n'a été rendu public par la presse pakistanaise que cette semaine en ajoutant que les 160 combattants arabes étaient en formation dans un camp d'entraînement paramilitaire dans la région de Nanjahar, avant le début des bombardements américains contre les taliban et les bases d'Al-Qaîda d'Oussama Ben Laden. La presse pakistanaise rapporte, en outre, que sur les 160 prisonniers, 7 étaient de nationalité algérienne ou déclaraient être d'origine algérienne. Elle cite, à ce propos, les noms d'Ismaeil, Abou El-Hareth et Abdel Kahar qui, eux, demeurent en captivité auprès des services pakistanais. Ce groupe d'Afghans arabes avait traversé la frontière pakistano-afghane avant les bombardements des montagnes de Tora Bora et n'a, de ce fait, pas participé aux affrontements avec les anti-taliban. Leurs liens avec Al-Qaîda ne sont pas également avérés puisque la majorité des captifs était en formation terroriste dans des camps appartenant aux forces armées talibanes. C'est une tribu pachtoune de la région de Nanjahar qui a livré ces Afghans arabes à l'armée pakistanaise après les avoir hébergés, avant de les désarmer. On ne connaît pas encore le sort des trois Algériens détenus par les autorités pakistanaises ni celui des Afghans algériens estimés entre 60 et 80 qui se trouvent dans les rangs d'Al-Qaîda. Ces derniers, arrêtés dans les régions de Kandahar, Khost et Tora Bora devraient subir le même sort que les 2.000 autres combattants afghans protaliban et d'Al-Qaîda qui devraient être emprisonnés dans la base navale américaine de Guantanamo, à Cuba. Un premier contingent de ces prisonniers est déjà en route vers cette base-prison. En tout état de cause, l'incident de Peshawar reflète une réalité qui consiste en l'existence d'Afghans algériens en formation récente en Afghanistan. Ces derniers ne dépassent pas la trentaine, ce qui implique que des groupes tels que le GIA ou le Gspc pouvaient toujours et encore disposer de terroristes aptes au Djihad.