Il est de tradition en Algérie que pendant les soirées après la rupture du jeûne, l'humeur est à la fête et au partage, entre les événements organisés par des boîtes spécialisées dans l'événementiel, les longues parties de dominos dans les quartiers, sans oublier le kalb elouz accompagné de thé à la menthe savourés sur les terrasses des cafés les plus huppés.... Le Ramadhan sur le territoire national est l'occasion rêvée pour renforcer les liens sociaux et aussi son carnet mondain. Mais cette année, à cause de la crise sanitaire causée par le nouveau coronavirus qui touche le monde, les Algériens doivent mettre entre parenthèses cette tradition. Cela dit, les Algériens, du moins, une bonne partie, a adopté une nouvelle tradition, le confinement, et la premières soirée du Ramadhan n'a pas eu raison de leur conviction, ils sont restés chez eux. D'ailleurs, les nombreuses pages sur les réseaux sociaux, consacrées au confinement, ont enregistré une interaction inédite, les abonnés se sont échangé des recettes, mais aussi des astuces pour atténuer les effets négatifs du confinement sur le moral. Certains affirment même avec beaucoup d'humour «les premiers jours du Ramadhan, il n'y a absolument rien à faire. On essaie juste de s'adapter à cette nouvelles routine, alors on n'a qu'a se dire que cette année tout le mois va ressembler, tout au long des trente jours, aux trois premiers jours». D'autres encore gardent le moral et affirment que la santé de tout un chacun vaut bien quelques sacrifices comme l'indique Sarah «il est clair que le confinement sera encore plus difficile, durant ce mois sacré et rien que de penser que je ne vais pas sortir voir mes oncles et tantes, de ne pas sortir avec mes copines, voir des spectacles, c'est le seul mois où je peux sortir la nuit sans que mon père se transforme en agent de police, et pourtant, je me fais une raison, un mois passe vite, et il se doit de rester à la maison pour nous protéger et protéger nos proches» affirme la jeune femme qui semble quelque peu résignée. Ce n'est pas la seule à être résignée, sans pourtant vouloir enfreindre les règlements et consignes de sécurité mis en place par les pouvoirs publics. Youcef attend chaque année le Ramadhan, avec impatience en raison de la prière de «tarawih», la prière quotidienne du soir, exécutée après celle de l'Isha, et dira «depuis mon jeune âge, je pars à la mosquée après avoir partagé un café bien serré avec mes amis, enfant c'était avec mon père que je m'y rendais, et ce n'est pas sans peine que cette année je vais juste faire la prière de l'Isha chez moi.....»Cela dit, bien que le confinement soit encore de rigueur et ce jusqu'au 29 avril prochain, certains ne semblent pas l'entendre de cette oreille. En effet, selon plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux, le confinement a été mis à rude épreuve par plusieurs citoyens à l'occasion de la première soirée du Ramadhan.