Le président de la République a reçu une invitation à se rendre en visite officielle en Russie. L'agence russe Sputnik qui rapporte cette information, dit la tenir de l'ambassadeur russe en Algérie, Igor Beliaev. Aucune date n'a été fixée, mais le diplomate a affirmé que le déplacement moscovite du président Tebboune interviendra sitôt la situation épidémiologique dans les deux pays, se sera améliorée. L'invitation adressée par Poutine est dans l'ordre des choses entre les pays, sachant que les visites mutuelles au plus haut niveau des deux Etats relèvent d'une démarche normale, et qu'un partenariat stratégique lie les deux pays depuis 2001. Il reste qu'une rencontre entre les chefs d'Etat algérien et russe est en soi un événement politique de premier ordre pour Alger comme pour Moscou. Il faut dire que les relations algéro-russes qui, en leur temps, ont dérangé pas mal de puissances, ne datent pas d'hier. Et l'ambassadeur russe à Alger le rappelle à juste titre. «Notre pays a aidé l'Algérie pendant sa lutte pour l'indépendance, lors de la création d'un Etat algérien, le développement de l'industrie nationale, l'entraînement des ressources humaines qualifiées dans diverses spécialités», a confié le diplomate à l'agence Sputnik. Qualifiant la coopération entre les deux pays d' «étroite et fructueuse», Igor Beliaev souligne que «la Russie s'efforce toujours d'aider ses amis, en particulier dans les périodes difficiles.» Une allusion certainement à l'aide en médicaments convoyée depuis Moscou pour soutenir l'Algérie dans sa lutte contre le Covid-19. Mais au-delà de ce geste amical, les deux pays capitalisent un partenariat fructueux dans le domaine de l'armement. L'Algérie est l'un des plus importants clients de la Russie dans ce domaine, avec en prime une place de choix dans certains équipements sensibles. La Russie se trouve être un allié puissant pour l'Algérie dans un contexte géostratégique complexe dans la région de l'Afrique du Nord. La question libyenne, qui fait certainement partie des discussions entre les deux chefs d'Etat est au centre des préoccupations algériennes, avec la menace d'une intervention de l'Otan qui plane, devra trouver dans un dialogue algéro-russe un début de solution, en ce sens que l'argumentaire algérien saura trouver une oreille attentive à Moscou. Cela dit et au-delà des aspects bilatéraux, la nouvelle carte géostratégique que redessine la pandémie de Covid-19, l'Algérie aura certainement un rôle à jouer aux côtés de la Russie et de la Chine, qui représentent le nouveau pôle émergent.