Interrogation n Quelles sont les mesures réglementaires et les lois régissant le partenariat privé-public en Algérie ? Alors qu'il n'est qu'à ses balbutiements et en phase de tâtonnement, le Partenariat privé-public (PPP) «pâtit de l'absence des mesures réglementaires», s'accordent à dire les chefs des groupes industriels à l'instar de Ali Aoun (Saïdal) et Issad Rebrab (Cévital), lors d'une conférence tenue, il y a quelques semaines, au forum d'El Moudjahid. Selon M. Aoun, le PPP national est possible à condition de mettre en œuvre un cadre juridique et des mesures incitatives. Il faut donc mettre en place «un mécanisme qui permettra d'accélérer ce type de mutation». Pour le patron de Saïdal, ce PPP est recommandé par un rapport de la Banque mondiale, car selon les experts, l'économie algérienne qui, jusque dans les années 1990, était dominée par le secteur public, présente beaucoup d'atouts ; cela lui offrira plus de chances à renouveler ses équipements obsolètes. Cependant, l'environnement actuel n'encourage pas le PPP national. «Il faut reconnaître que le partenariat réalisé avec des sociétés étrangères est privilégié et que la suspicion ne s'installe que dès que l'on évoque le PPP national. L'exemple de l'unité pharmaceutique d'El-Tarf est éloquent», regrette M. Aoun, non sans soulever le problème des banques qui n'accompagnent pas l'initiative du PPP national. Ce point de vue est partagé par le P-DG de Cévital qui a, pour sa part, appelé les pouvoirs publics à créer les conditions d'un PPP en Algérie en affichant une bonne volonté politique. «Il ne faut plus faire la différence entre le privé et le public», a-il expliqué, précisant que son groupe a versé, en 2004, 8 000 milliards de dinars au Trésor public. C'est dire que la croissance de Cévital va parallèlement avec celle du budget de l'Etat. Pour éviter de ressasser, Issad Rebrab a étayé les propos de Ali Aoun quant à la discrimination, en citant deux projets que son groupe compte développer avec la Snvi pour le montage des moteurs de camions en Algérie et avec l'Enie pour la production de panneaux solaires, qui sont en attente ou, pis encore, renvoyés aux calendes grecques car aucune suite ne leur a été réservée. Ce qui veut clairement dire que l'Etat, au lieu de faire jurisprudence, procède au traitement inégalitaire.