La ministre déléguée chargée de la Réforme financière explique que l'option pour le partenariat entre les secteurs public et privé peut participer à réduire la charge budgétaire. Le partenariat entre les secteurs public et privé (PPP) n'est pas la panacée, mais pourrait devenir un outil d'optimisation et de rationalisation de la dépense publique et marquer un tournant dans les rapports public-privé en Algérie », a déclaré hier Fatiha Mentouri, la ministre déléguée chargée de la Réforme financière. Intervenant lors du séminaire tenu à Alger sur les PPP dans les financements des projets d'infrastructures, Mme Mentouri, pour qui la formule des PPP est « porteuse de technologie, de savoir-faire et de bonne gestion », a estimé toutefois qu'une telle perspective « n'est efficace que si elle s'inscrit dans le cadre de la réforme de l'Etat dans son volet relatif à la gestion budgétaire ». Une réforme budgétaire dont les effets « tardent à venir », selon la ministre, mais qui devraient permettre, par le concours des PPP, d'« améliorer la qualité des services, accélérer la réalisation des projets, favoriser une meilleure gestion des risques et augmenter la productivité des administrations publiques ». Définis comme étant un mode de financement par lequel une autorité publique fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer un équipement assurant ou contribuant au service public, les PPP sont apparus en Grande-Bretagne en 1992, avant d'inspirer d'autres pays notamment européens et nord-américains. Une solution adoptée par des pays dont l'importance de leur dette publique les pousse à se tourner de plus en plus vers la formule des partenariats public-privé. En Algérie, ce type de partenariat est à l'état embryonnaire et souffre encore de manque de lisibilité. Toutefois, Mme Mentouri a indiqué que dans le secteur de l'eau, des projets en PPP ont vu le jour et « ont donné des résultats probants ». Expliquant les avantages pour l'Algérie d'opter pour les PPP, la ministre a estimé comme une alternative aux financements de l'Etat puisqu'ils participent à réduire la charge budgétaire, comme ils permettent que « des objectifs de performance, de qualité de réalisation et de services, et d'allocation optimale des ressources deviennent des critères importants de choix des équipements, de leur gestion et de leur maintenance ». Par ailleurs, des experts nationaux et internationaux, notamment des cadres de la banque internationale HSBC, des juristes ainsi que des responsables d'entreprises publiques algériennes, qui ont eu à débattre de la question sur le plan sectoriel, tels les transports urbains, le secteur hospitalier ou encore la coopération entre les collectivités locales et le secteur privé, ont mis l'accent sur l'importance des PPP dans la recherche de l'efficacité de gestion, tout en plaidant pour des approches en PPP, en Algérie.