Le premier responsable du secteur de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout est l'un des rescapés de l'ancienne équipe du gouvernement. Il veut prouver, d'ailleurs, qu'il est à la hauteur des événements, en oeuvrent sans cesse à investir le terrain, afin d'aller à l'écoute des différents acteurs à différents niveaux pour se pencher sur les dossiers lourds du secteur névralgique qu'il dirige et désamorcer la colère et les conflits qui le minent, depuis des décennies. Dans ce sens, il se dit engagé à opérer une réforme profonde du secteur, à travers l'organisation, très prochaine, de plusieurs assises nationales de «diagnostic» du système éducatif. Les principaux axes de ces assises sont l'évaluation des anciennes réformes initiées dans le secteur de l'éducation, la méthodologie de réforme et les niveaux d'analyse et de synthèse des rapports, sachant que la mouture comporte également les réponses aux préoccupations soulevées par les syndicats et les partenaires lors des rencontres bilatérales organisées avec le ministre, du 20 février au 12 mars dernier. Il lui reste encore 4 mois, avant la date de la rentrée scolaire, fixée au dimanche 4 octobre prochain, mais Ouadjaout, veut justement tabler sur l'avancement des préparatifs de cette dernière, pour faire mieux que ses prédécesseurs, malgré le contexte de crise sanitaire. Mohamed Ouadjaout a, d'ores et déjà, joint l'acte à la parole en multipliant les rencontres avec les différents acteurs qui se sont relayés au siège de la tutelle. Pour ne pas brûler les étapes, il avait d'abord remis aux partenaires sociaux, son projet de réforme du système éducatif. Il s'agit d'un document qui, selon le département qu'il dirige, a été diffusé pour débat et enrichissement. Ensuite, l'heure était évidemment venue d'amorcer le débat. Ainsi, et après avoir reçu, la semaine dernière les délégations d'anciennes organisations syndicales, le staff du ministre a reçu samedi dernier, les huit syndicats nouvellement agréés, afin d'enrichir le débat lancé sur la préparation de la prochaine rentrée scolaire et la préparation de la réforme du système éducatif. Lors de son allocution, prononcée lors de la toute dernière rencontre Ouadjaout a assuré que les syndicats du secteur auront, avec l'ensemble des autres acteurs à différents niveaux d'application de la politique de l'éducation, «leur mot» à dire, à travers les assises de diagnostic et d'évaluation de la méthodologie de réforme du système éducatif, prévues prochainement.Il y a lieu de noter que Ouadjaout a déjà pris en considération les revendications des syndicats, qui réclamaient des mesures spéciales pour le BEM de cette année. De retour à son discours prononcé samedi dernier, le ministre de l'Education nationale a déclaré qu'«il ambitionne d'asseoir la tradition de la participation effective à l'édification d'un nouveau système éducatif, dans des cadres consacrant la diversité et la différence qui sont, pour nous, des atouts à même d'enrichir le débat et de nous permettre de bâtir un système éducatif rassembleur et consensuel». Les syndicats du secteur «auront, à ces assises, leur mot à dire, de même que l'ensemble des acteurs à différents niveaux d'application de la politique d'éducation, sans exclure les enseignants universitaires, les représentants des secteurs de l'enseignement supérieur et de l'enseignement et de la formation professionnels et des établissements économiques, industriels, culturels et sociaux,» a-t-il souligné. Après avoir rappelé que les assises de la réforme du système éducatif seront «l'amorce d'un dialogue national inclusif», le ministre a ajouté que le secteur ambitionnait, à travers cette démarche qui sera lancée à partir de la base (partant des établissements de l'éducation et de l'enseignement au niveau des wilayas, puis des conférences régionales pour aboutir à l'étape de la tenue des assises), de parvenir à un diagnostic commun de la situation actuelle de l'école et de connaître les points forts et les points faibles et, partant, formuler des avis, des propositions et une vision de l'école à laquelle nous aspirons, tout en tirant profit des plus importantes approches réussies en matière de réforme de l'éducation. «Nous sommes, aujourd'hui, devant une responsabilité historique et un engagement moral envers notre école et nos élèves, d'oeuvrer avec certains, à réunir les conditions idoines pour l'entame de la concrétisation du projet de relance de l'école algérienne, à travers le perfectionnement et l'amélioration du système éducatif, au diapason des exigences du développement durable», a indiqué le ministre qui s'adressait aux représentants des syndicats.