En réalité, il ne s'agit que d'une «diabolisation de l'accord d'association et des règles de l'OMC régissant le commerce mondial». Le directeur général de l'Ansej a fait bloc derrière ceux qui «pensaient que la PME ne pourrait pas faire face à la concurrence» à l'heure où l'Algérie prône sans relâche l'ouverture économique comme mode d'emploi pour réussir sa métamorphose. Toute la question est de savoir si l'entreprise algérienne, créée dans le cadre de l'Ansej, pourrait survivre dans un climat de concurrence avec d'autres entreprises étrangères qui, pour l'heure actuelle, ne se bousculent pas sur le marché algérien. Sur le risque d'une fragilisation de ce dispositif et de la PME, à la suite de la concurrence des grosses cylindrées étrangères, Abdelghani Mebarek croit au bien-fondé de l'hypothèse mais préfère être «optimiste et réaliste» quant aux avantages et inconvénients de la concurrence engendrée du fait de l'ouverture économique. Il ne faut pas avoir peur de la concurrence, tel est donc son slogan pour dépassionner le débat, même si en réalité la question mérite d'être traitée concrètement. Car des mesures spéciales s'imposent pour protéger l'entreprise algérienne et permettre sa survie. L'invité de L'Expression admet le fait que l'Etat demeure un régulateur pour apporter des correctifs en cas de non-respect de la loi et de concurrence déloyale. Pour argumenter son point de vue, le directeur général de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes dira qu'en 1998, avec l'ouverture du commerce extérieur, la situation s'est présentée comme un réel danger pour l'entreprise algérienne. Mais, celle-ci, malgré tout, explique Abdelghani Mebarek, a pu survivre contre vents et marées. Selon lui, la même situation pointe à l'horizon d'une Algérie en voie de se conformer aux règles de l'économie de marché. L'Etat, donc, est appelé à jouer son rôle à travers l'adoption d'une série de mesures destinées à soutenir la PME algérienne. D'après le directeur général de l'Ansej, un certain nombre de décisions ont été déjà prises en ce sens. Il s'agit, entre autres, d'accompagner les entreprises sur trois plans ; financier, formation et gestion. Nonobstant l'importance du débat, Abdelghani Mebarek préfère éviter la controverse, au stade où sont les choses, à l'heure de l'application de l'accord d'association et des règles de l'OMC régissant le commerce mondial. Au contraire, a-t-il répliqué, cet accord contribuera, à coup sûr, à améliorer la qualité de nos produits. Chose qui, a-t-il renchéri, ne peut être faite que dans un cadre de concurrence stimulante entre les entreprises nationales et étrangères. Néanmoins, il fera savoir qu'un secteur sera épargné par la concurrence et qui est d'ailleurs le plus dominant. Il s'agit des services qui resteront à en croire l'invité de L'Expression, très peu concurrencés par l'étranger. Il s'explique davantage, comme pour rassurer les jeunes promoteurs: «Cet accord d'association ne sera pas appliqué du jour au lendemain mais progressivement», a-t-il soutenu; c'est-à-dire que, pour certains secteurs, il est permis de maintenir une forme de protection, pendant un certain temps, de manière à leur permettre de se construire davantage un pouvoir compétitif. Quoi qu'il en soit, le taux de mortalité des petites et moyennes entreprises algériennes avoisine les 9% seulement, fera savoir l'orateur. Mais, a-t-il poursuivi, la reprise d'activité, un concept en voie d'être mis en application, constitue une stratégie tendant à réduire le taux de mortalité de l'entreprise. Selon une étude qui en train de se faire au niveau de l'Ansej, environ un millier de microentreprises sont devenues des PME, dont un bon nombre exportent déjà.