Eventualité n La révision de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne est «tout à fait possible». C'est l'affirmation faite, hier, à Alger, par le directeur chargé de la Méditerranée du Sud et du Moyen-Orient à la direction générale des relations extérieures auprès de la Commission européenne. «L'Accord d'association a la possibilité d'évoluer et de s'adapter à des circonstances», a déclaré, lors d'une conférence de presse, Tomas Dupla del Moral qui répondait à une question sur le souhait de nombreux investisseurs algériens de voir réviser cet accord élaboré, selon eux, au détriment des entreprises algériennes. Cet accord devra être discuté en cette année 2010, pour mieux l'adapter aux réalités et aux potentialités des relations économiques entre l'Algérie et l'UE. Lors de la rencontre d'hier entre la délégation algérienne et celle de l'UE, plusieurs thèmes ont été discutés, notamment l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, l'agriculture, les investissements, l'énergie et la pêche. L'objectif de la rencontre était d'insuffler une nouvelle dynamique à la mise en œuvre de l'accord d'association Algérie-UE et de sa feuille de route. «Nous sommes ici pour relancer l'accord d'association qui a connu une période de stagnation», a déclaré M. Del Moral. Les discussions qui ont lieu dans un climat cordial, ont permis aux deux parties de passer en revue certains points de l'accord. «L'accord d'association est stratégique pour les deux parties, ainsi nous voulons le maintenir pour le bien de nos pays et nous souhaitons établir des contacts plus fréquents avec le côté algérien», a déclaré M. Del Moral. Interrogé sur les déclarations du ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub qui a indiqué que l'UE n'a pas fait grand-chose pour faciliter l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Del Moral a répondu que l'adhésion à l'OMC est un choix stratégique et irréversible pour l'Algérie. «Ce que nous pouvons faire, c'est réactiver les contacts et les discussions et nous pouvons également discuter des procédures d'adhésion, pour cela nous aurons besoin de contacts plus fréquents avec le ministère du Commerce algérien.» Interrogé sur l'insuffisance des investissements européens en Algérie, Thomas Dupla del Moral, a estimé qu'il y a quand même une progression très importante. «En 2005, 70% de ces investissements étaient dans le domaine des hydrocarbures, alors qu'en 2008, 70% des investissements étaient hors hydrocarbures.» A une question sur les barrières mises en place par l'UE, interdisant les produits algériens d'accéder aux marchés européens, notamment les exigences en matière de contrôle phytosanitaire, M. Del Moral a expliqué que ces mesures sont appliquées à tous les pays du monde sans exception.