Le triple médaillé olympique et vice-Champion du monde du 1500m, Taoufik Makhloufi, souffre depuis 4 mois à Johannesburg en Afrique du Sud, où il s'est déplacé pour préparer les prochains jeux Olympiques, qui seront probablement ses derniers. Après l'annulation des vols, suite à la propagation du coronavirus, il ne cesse d'adresser des appels aux responsables du sport algérien, en vain. Pas plus tard qu'avant-hier, l'enfant de Souk Ahras a publié, une fois de plus, un cri du coeur sur les réseaux sociaux pour que les responsables algériens puissent l'aider à rentrer au pays. Makhloufi écrit: «Près de 4 mois que je me trouve jeté en Afrique du Sud (Johannesburg) et je ne vois pas le moindre geste de rapatriement, et même pas un geste similaire de la part de l'Etat algérien pour ren-trer au pays. Ces mots étaient dans mon coeur, alors je les ai écrits et je ne vise nullement de la sympathie.» Pourtant l'Etat a procédé à plusieurs rapatriements d'Algériens bloqués à l'étranger à cause de la propagation de l'épidémie de coronavirus à partir de la France, du Maroc, du Tchad, d'Egypte, des Emirats arabes unis et de la Turquie. D'ailleurs, il y a deux semaines, Makhloufi avait déjà alerté les responsables algériens en écrivant également sur les réseaux sociaux qu'«aujourd'hui, 3 mois sont passés (cela fait 94 jours exactement) que je suis présent en Afrique du Sud et après que l'objectif était de préparer les jeux Olympiques de Tokyo 2020, il ne reste plus qu'à attendre une date précise pour le retour en Algérie.» Indirectement, Makhloufi s'adressait aux responsables algériens, le ministère de la Jeunesse et des Sports, le secrétariat chargé des Sports d'élite et la Fédération algérienne d'athlétisme pour lui venir en aide. Par contre, des athlètes qui étaient avec lui en Afrique du Sud et avec lesquels il s'entraînait sous la houlette de Philippe Dupont, dont le Français Pierre-Ambroise Bosse qui est l'un de ses concurrents directs sur 800m, ont pu rentrer chez eux grâce à l'intervention du ministère des Sports français. Mais, Makhloufi et malgré ses alertes depuis Johannesburg n'a pour le moment pas trouvé d'oreille attentive à ses appels. Le désormais ex-secrétaire d'Etat chargé du Sport d'Elite, Noureddine Morceli, connaissant parfaitement le désarroi d'un athlète «abandonné», pouvait bien régler ce cas, mais son limogeage et sa fameuse déclaration, affirmant qu'il n'avait pas les prérogatives nécessaires pour remplir sa mission, montrent bien qu'il y a eu une mésentente avec le premier responsable de la tutelle. Aujourd'hui, Salima Souakri, qui l'a remplacé, est la première interpellée, non seulement pour Makhloufi, mais également pour les autres athlètes et qui sont bien nom-breux bloqués au Kenya. Le groupe retenu au Kenya est composé de Slimane Moula, Abdennouz Ramzi, Mohamed Belbachir, Yacine Hatehat, Mohamed Amine Belferar, Abderrazak Khelili, Hocine Khelif, Abdellah Harrati, Mansour Harrati, Yazid Boudjelal et l'entraîneur Amar Benida. Ces athlètes devaient rentrer du Kenya après un stage de préparation mais sont toujours bloqués depuis bientôt 5 mois.