Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, le MAK, tiendra un pré-congrès le 5 juin prochain, a indiqué le porte-parole du MAK, M.Ferhat Mhenni, au cours d'un point de presse animé, hier, à Tizi Ouzou. «Les cadres du MAK ont décidé d'accentuer la structuration de leur organisation et de faire du 5 juin prochain, 5e anniversaire de la revendication autonomiste, un pré-congrès en vue de la tenue de ses assises avant la fin de l'année, dans la mesure du possible», a-t-il dit tout en invitant les intellectuels de la région à y apporter leurs réflexions. Pour lui, ce rendez-vous ne relève pas de l'impossible puisque, soutient-il, les militants du MAK sont mobilisés pour accomplir toutes les tâches inhérentes à l'organisation de ce pré-congrès. «Nous sommes persuadés que la majorité du peuple kabyle a intégré le projet de l'autonomie dans ses aspirations. Donc, nous appelons à la sagesse des décideurs pour l'amendement de la loi afin de permettre la création des organisations de dimension régionale», expliquera-t-il. Par ailleurs, le MAK a décidé de battre le pavé à l'occasion du 26e anniversaire du Printemps berbère. «Notre souhait est de marquer l'événement avec des forces démocratiques acquises aux intérêts de la région. Notre action s'inscrit dans le cadre global d'une marche unitaire, mais s'il y a démission quelque part, au MAK il n'y en aura pas», ajoutera à ce sujet M.Mhenni. Par ailleurs, évoquant la situation qui prévaut dans la région, l'orateur a laissé entendre que «depuis les massacres du Printemps noir, la région subit la loi de toutes sortes de banditisme, du racket et du kidnapping opérés par les groupes terroristes salafistes ou mafieux. Il ne se passe presque plus un jour sans que l'on y enregistre un meurtre crapuleux. Il est évident que l'Etat a les moyens d'y mettre terme. Tout porte à croire qu'il s'y refuse obstinément en représailles du départ des gendarmes de quelques localités où leurs brigades évacuées ont été détruites après leurs crimes de 2001-2003», martèlera-t-il. Sur un autre volet, aux yeux de M.Mhenni, la mise en application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale «a transformé la défaite militaire des salafistes en leur victoire politique totale». «Malgré toute cette situation alarmante, le peuple kabyle ne doit pas céder au désespoir. Le MAK sera toujours là pour exprimer ses aspirations à l'existence, à la dignité et à ses propres institutions dans le cadre d'une Algérie plurielle, estime le porte-parole du MAK, nous ne voulons pas que la situation continue de dégringoler». En outre, le MAK, souligne M.Mhenni, n'est pas partisan de la violence mais il s'attelle, selon lui, à exprimer avec dignité son refus de voir la région sombrer dans les fléaux. Enfin, le porte-parole du MAK suggère la création d'une commission de contrôle des fonds octroyés à la région. «Les 2 milliards de dollars annoncés pour la construction de la région, après cinq ans de troubles, sont pour le moment invisibles», conclura-t-il.