«Les infections au Covid-19 en Afrique ont aujourd'hui dépassé les 500.000, et il y a lieu de s'inquiéter car un nombre croissant de pays connaissent une forte augmentation de cas», selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Jusqu'à présent, en moins de cinq mois, le virus a fait 11.959 victimes, surpassant les 11.308 vies perdues lors de la pire épidémie d'Ebola au monde qui a frappé l'Afrique de l'Ouest entre 2014 et 2016. Mais seuls l'Egypte et l'Afrique du Sud comptent plus d'un millier de décès. L'Afrique du Sud est également le pays qui compte le plus grand nombre de cas sur le continent, avec 215.855 cas et 3.502 décès, suivi de l'Egypte (77.279 cas et 3.489 décès), du Nigeria (77.279 cas et 669 décès), du Ghana (29.789 cas et 129 décès) et de l'Algérie (16.879 cas et 968 décès). «L'Algérie, l'Egypte, le Ghana, le Nigeria et l'Afrique du Sud représentent environ 42% des cas de Covid-19», a précisé le Bureau régional pour l'Afrique de l'OMS dans un communiqué, ajoutant que l'Afrique du Sud représente à elle seule 29% du nombre total de cas sur le continent. Les cas ont plus que doublé dans 22 pays de la région au cours du dernier mois. Il a fallu 98 jours au continent pour atteindre 100.000 cas depuis la détection de la première contagion le 14 février en Egypte, alors que 9 jours ont suffi pour passer le cap de 300.000 à 400.000 cas en juin, et juste une semaine pour passer de 400.000 à 500.000. Et selon l'OMS, près des deux tiers des pays connaissent une transmission communautaire. De telles tendances sont préoccupantes surtout en raison de la fragilité des systèmes de santé sur le continent. «Avec plus d'un tiers des pays d'Afrique qui ont doublé le nombre de cas au cours du mois dernier, la menace que les systèmes de santé fragiles du continent soient submergés par le Covid-19 s'intensifie», a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice du bureau régional de l'OMS pour l'Afrique.»Jusqu'à présent, le continent a évité le désastre et si les pays continuent à renforcer les mesures clés de santé publique telles que les tests, la recherche des contacts et l'isolement des cas, nous pouvons ralentir la propagation du virus à un niveau gérable», a fait valoir Dr Moeti. Alors que l'Afrique concentre 17% de la population mondiale, elle ne représente que près de 4,3% des cas dans le monde et 2,21% des décès. En dehors de l'Océanie, le continent reste le moins touché par la maladie, avec 507.187 cas et 11.959 décès. Le nombre de cas confirmés de Covid-19 dans le monde entier a dépassé mercredi les 12 millions, atteignant 12.012.000, a indiqué le Centre pour la science et l'ingénierie des systèmes (CSSE) de l'université Johns Hopkins. Au même temps, le nombre de décès dus au Covid-19 dans le monde s'est élevé à 548.914, selon la même source. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché par la pandémie avec 3.054.695 cas confirmés et 132.299 décès, selon les chiffres. Les autres pays dont le bilan a dépassé les 250.000 cas d'infection confirmés sont le Brésil, l'Inde, la Russie, le Pérou, le Chili, le Royaume-Uni, le Mexique et l'Espagne. Le chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde, quant à lui, jeudi contre les «divisions» de la communauté internationale qui «donnent l'avantage» au coronavirus, deux jours après que les Etats-Unis eurent officiellement confirmé leur retrait de l'organisation. Pour sa part, le gouvernement chinois a donné son accord à l'envoi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) d'experts à Pékin pour échanger des idées avec les scientifiques et experts médicaux chinois sur la coopération scientifique en vue de déterminer l'origine du nouveau coronavirus, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian. Notant que des experts de l'OMS se rendraient en Chine pour préparer des plans scientifiques visant à identifier la source zoonotique de la maladie, M. Zhao, cité par l'agence Chine Nouvelle, a indiqué lors d'un point de presse que des experts des deux parties étudieraient la portée et le cahier des charges d'une mission internationale dirigée par l'OMS. «La recherche de la source du virus est une question scientifique qui doit être étudiée par des scientifiques par le biais de recherches et de coopérations internationales à travers le monde», a-t-il souligné. M. Zhao, a ajouté que l'OMS était également de l'avis qu'il s'agissait d'un processus en cours concernant probablement de nombreux pays et lieux et qu'elle effectuerait des voyages similaires dans d'autres pays et régions en fonction des besoins réels. Selon le porte-parole, l'OMS et la Chine ont maintenu la communication et la coopération depuis le début de la pandémie. L'identification de l'origine d'une maladie virale émergente s'est avérée complexe dans les épidémies passées dans différents pays. Enfin, l'Organisation mondiale de la santé, vivement critiquée pour sa réponse à la pandémie de Covid-19, a annoncé jeudi la création d'un panel indépendant d'experts afin d'établir «un évaluation honnête» de la gestion de la crise et permettre de «prévenir de telles tragédies dans le futur». «Je suis fier d'annoncer que l'ancienne Première ministre Helen Clark (Nouvelle-Zélande) et l'ancienne présidente Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) ont accepté de coprésider le comité d'évaluation, que nous appelons le panel indépendant pour la préparation et la réponse aux pandémies», a annoncé le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, devant les diplomates des Etats membres.