Lorsqu'elle s'est engagée dans cette Champion's League, la JS Kabylie avait un premier objectif, celui de faire oublier le cauchemar de la saison dernière lorsqu'elle avait été éliminée dès le tour préliminaire par le club guinéen de Felo Sport. Mission largement réussie face au club libyen d'El Ittihad tenu en échec chez lui (1-1) à l'aller, puis laminé au retour à Alger (4-0). Ce cap franchi, le club algérien doit maintenant faire en sorte de se qualifier pour la phase de poules pour la première fois de son histoire dans la mesure où, lorsqu'il avait remporté ce trophée des champions par deux fois, c'était dans l'ancienne formule par élimination directe. Pour atteindre ce palier, il a encore deux étapes à franchir avec succès dont la première se dresse dès aujourd'hui avec cette manche aller contre le club zambien de Zanaco. Une étape qui semble à la portée du club algérien mais qui reste, tout de même, aléatoire et pleine d'imprévus. Cela à cause du manque terrible d'informations sur les adversaires que vous devez affronter surtout lorsqu'ils représentent un pays fort lointain comme la Zambie. D'ailleurs, la JSK sera d'autant plus motivée que ce voyage vers l'Afrique australe a été extrêmement coûteux et qu'il va falloir amortir par une qualification en phase de poules où là, il y a de l'argent à gagner. En outre, on sait que, selon la réglementation algérienne, ce n'est que si vous participez, au moins, à une demi-finale que l'Etat vous remboursera vos frais. Pour le club des Canaris, ce match aller de coupe d'Afrique intervient au moment où il traverse une période euphorique. Ses succès en championnat lui ont donné assez d'avance pour croire que la conquête d'un 13e titre de champion d'Algérie relève presque de la formalité. C'est dire qu'elle tient son destin entre ses mains face à un adversaire qui n'a aucun passé en coupe d'Afrique. Le Zanaco semble être un club à l'abri du besoin puisque parrainé par un consortium bancaire, la Zambian National Corporation. Il a, d'ailleurs, à Lusaka, son propre stade, le Zanaco Stadium, un privilège que ne possède pas la JSK. En outre, ce n'est pas une formation pauvre en joueurs de talents. Dans l'équipe nationale zambienne qui a participé à la dernière CAN en Egypte (éliminée au premier tour), il y avait trois joueurs du Zanaco : le gardien George Kolola, le défenseur Kennedy Nkhetani et le milieu Numba Mumamba. C'est dire que ce n'est pas n'importe quel adversaire, le Zanaco ayant pris le dessus au niveau local sur des équipes autrement plus expérimentées que la Nkana Red Devils ou les Green Buffalos avec trois titres de champion de Zambie en 2002, en 2003 et en 2005. La JSK devra, donc, faire en sorte de disputer ce match aller sans tomber dans la facilité. Elle devra faire d'autant plus attention qu'elle évoluera sans son meilleur buteur Hamid Berguiga, suspendu pour la circonstance. Il s'agit là d'une de ses pièces maîtresses qui va certainement lui manquer d'où l'obligation aux autres joueurs de faire en sorte d'y mettre la volonté requise dans une telle circonstance. Une volonté à l'image de leurs prédécesseurs de 1990 qui, dans cette même ville de Lusaka, avaient réussi à battre le Nkana Red Devils dans la série de tirs au but, offrant au club son deuxième trophée dans la Coupe des clubs champions.