La finance islamique constitue un des moyens les plus efficaces pour capter l'argent de l'informel. Pour l'Algérie, c'est une manne considérable représentant quelque 40% de sa masse monétaire globale, qui échappe au circuit officiel. Un filon qui constituerait une bouffée d'oxygène salutaire pour l'économie nationale laminée par le Covid-19. Comment le «siphonner»? L'opération est imminente. La BNA est en première ligne pour la piloter. La Banque nationale d'Algérie a obtenu jeudi l'autorisation de mettre sur le marché neuf nouveaux produits relevant de la finance islamique, a indiqué jeudi dernier la Banque d'Algérie dans un communiqué. «La Banque d'Algérie a autorisé ce jeudi (30 juillet, Ndlr) la Banque nationale d'Algérie, première banque à avoir obtenu l'autorisation de mise sur le marché de produits bancaires relevant de la finance islamique, à mettre sur le marché neuf nouveaux produits», précise la Banque d'Algérie. Quels sont-ils? Il s'agit du compte chèque islamique, du compte courant islamique, du compte épargne islamique, du compte épargne islamique jeunes, du compte d'investissement islamique non restreint, Mourabaha immobilier, Mourabaha équipement, Mourabaha automobile et Ijara. «Ces nouveaux produits, qui seront mis sur le marché à partir de la semaine prochaine, sont de nature à fournir aux clients particuliers et opérateurs économiques, de nouveaux produits bancaires qui viendront en complément de la gamme des produits bancaires classiques déjà commercialisés», expliquent les rédacteurs du document de la Banque d'Algérie... Une initiative dont le dispositif avait été rendu public à la fin du mois de mars dernier. Elle avait été encouragée par d'éminents spécialistes. La finance islamique constituerait un moyen «efficace», estiment les experts qui ont salué les mesures prises par les pouvoirs publics en vue de lancer ce créneau. «Les dispositions réglementaires prises récemment par le ministère des Finances et la Banque d'Algérie constituaient un choix judicieux devant contribuer au développement de ce mode de financement et à capter l'argent de l'économie informelle», avaient affirmé les professeurs Younès Soualhi et Mohamed Boudjellal, lors d'une visioconférence organisée par le Forum des chefs d'entreprise, sur le thème «Le rôle de la finance islamique dans la mobilisation des ressources». «L'ouverture de guichets de la banque islamique en Algérie contribuera à capter l'argent des épargnants. C'est un choix judicieux que nous saluons fortement, surtout par le fait qu'il a été appuyé par une assise juridique à même d'aider à son développement et son expansion», avait souligné Younès Soualhi qui s'était exprimé à partir de la Malaisie où il s'est installé depuis plus de 20 ans, en tant que chercheur à l'Institut international de la recherche académique sur la chariaâ.