Un officier supérieur de l'armée gouvernementale et dix soldats ont été tués dans des combats avec les rebelles Houthis et un tir de roquette des insurgés, au nord-est et à l'est de Sanaa, ont indiqué hier des responsables militaires et des sources médicales. L'armée a lancé dimanche une contre-offensive dans la province de Jawf, au nord-est de Sanaa, avec l'intention de reprendre aux Houthis des positions qu'ils ont conquises en mars dernier, a expliqué un responsable militaire loyaliste. Début mars, les rebelles se sont emparés de nombreuses positions dans cette province, notamment la ville d'Al-Hazm, son chef-lieu. Au cours des combats de dimanche, le général Mohammed Ali Roqn, qui commande la 122e brigade de l'armée yéménite et huit de ses soldats ont été tués, selon des responsables militaires et des sources médicales. Les Houthis ont subi de leur côté des pertes, ont affirmé les responsables militaires, sans avancer de bilan précis. Le vice-président Ali Mohsen al-Ahmar a confirmé la mort de l'officier, dans une déclaration citée par l'agence Saba, dans laquelle il a affirmé que le général «Roqn est tombé en conduisant les opérations militaires sur les fronts de la province de Jawf». Par ailleurs, deux soldats ont été tués et quatre autres blessés dans le tir d'une roquette par les Houthis contre un QG de l'armée dans la ville de Marib, chef-lieu à la province de même nom à l'est de Sanaa, selon les mêmes responsables militaires. La province est contrôlée en partie par des forces du gouvernement et les rebelles tentent depuis des mois de s'en emparer. D'autres combats ont opposé dimanche les forces du gouvernement à la limite des provinces de Marib et d'al-Baïda (centre) où les rebelles ont lancé aussi une opération contre des combattants d'Al-Qaïda, selon des sources militaires. Samedi, des hommes armés d'Al-Qaïda ont exécuté dans une localité d'al-Baïda un dentiste accusé par le réseau jihadiste d'espionnage au profit du gouvernement et d'avoir guidé des frappes de drones américains contre ses membres. Le conflit au Yémen oppose le gouvernement, reconnu par la communauté internationale et appuyé depuis 2015 par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, aux Houthis, soutenus par l'Iran et qui contrôlent des régions du nord et de l'ouest du pays ainsi que la capitale Sanaa après une offensive en 2014. La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, d'après diverses organisations humanitaires. Quelque 24,1 millions de personnes, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance d'après l'ONU.