La réalisation de Djamaâ El-Djazaïr (la Grande mosquée d'Alger), dont la conception a été confiée aux Allemands et la construction aux Chinois, aura durée près de 8 ans. Les travaux ont été entamés en 2012. Ils ont accusé un retard considérable, puisque cet édifice devait être livré en 2015. C'est l'entreprise publique chinoise Chine State Construction Engineering Corporation (Cscec) qui a été chargée de sa réalisation. Achevée récemment, la mosquée est qualifiée, par certains observateurs, de véritable gouffre financier. Le montant de sa construction est passé du simple au triple. Au total, le coût de la réalisation de cet immense édifice en acier et en béton est estimé à trois milliards d'euros, soit trois fois son coût initial. Elle est financée par l'Etat, pour un budget initial de 1 milliard d'euros, l'équivalent de 1,5 milliard de dollars. Cependant, fin 2016, son coût hors budget décoration avait déjà dépassé les deux milliards d'euros. Outre son aspect budgétivore, Djamaâ El-Djazair est critiqué pour le fait qu'il soit implanté sur un site réputé être le siège d'une activité sismique à cause de failles actives. Côté architectural, la mosquée, qualifiée de chef-d'oeuvre, est conçue par le groupement allemand qui est constitué de deux bureaux d'études nommés KSP Jürgen Engel Architekten (de) 6 et Krebs und Kiefer7. Le bureau d'études français Socotec11 s'est joint, en 2016, au projet de cette mosquée pour assurer le suivi de sa réalisation, depuis février 2016. Erigée sur la berge orientale de l'oued El Harrach et non loin de la rive de la baie d'Alger, elle est la 3e plus grande mosquée au monde, derrière celles du Masjid al-Haram à La Mecque et du Masjid al-Nabawi Ech-Charif à Médine. Elle est dotée d'une salle de prière d'une superficie de 20000 m2, pouvant accueillir 120000 fidèles. La nef centrale de cette salle est entourée de colonnades, à l'Est se trouve le mihrab, réalisé en marbre blanc, la salle est surmontée d'une coupole d'un diamètre de 50 mètres, culminant à une hauteur de 70 mètres. Le minaret est le plus haut du monde, 265 mètres, avec une plateforme d'observation au sommet pour que les visiteurs profitent de la vue panoramique sur la baie d'Alger. Il comporte 43 étages desservis par des ascenseurs panoramiques permettant d'observer la baie d'Alger et ses environs. En plus de la salle de prière de 20000 m2, les salles d'ablution de 4200 m2, du minaret, elle comprend une coupole. Réalisée en Chine, cette coupole, d'un diamètre de 50 mètres, culmine à une hauteur de 70 mètres en couronnant la salle de prière. Elle est équipée d'un paratonnerre de 6,5 mètres, orné de trois boules et d'un gigantesque croissant de lune, le tout entièrement recouvert de feuilles d'or. La mosquée abrite une grande école coranique de 300 places, d'un centre culturel de 1500 places, d'une superficie de l'ordre de 8000 m2, d'une bibliothèque de 2000 places.... Dans le domaine culturel et artistique, la Grande mosquée d'Alger est renforcée par une médiathèque, une vidéothèque, une filmothèque, deux amphithéâtres, un amphithéâtre de 500 places avec salle de projection, une salle de travail d'une capacité d'accueil de 30 à 50 personnes, des espaces de projection, des ateliers d'art et un pôle informatique. Djamaâ El Djazaïr abrite aussi une immense esplanade, des jardins de détente, des espaces verts. Cet édifice qui est de forme carrée, évoque le type de mosquée à colonnades qui s'ouvrent vers le haut. Il comprend plusieurs bâtiments indépendants, disposés sur un terrain d'environ 20 hectares à Mohammadia, à l'est de la capitale. La mosquée est dotée également d'une salle de conférences, d'un musée d'art et d'histoire islamiques, d'un centre de recherches sur l'histoire de l'Algérie, de locaux commerciaux, d'un restaurant, de bibliothèques et d'un parking de 6000 places. Par ailleurs, l'Agence nationale de réalisation et de gestion de Djamaâ El Djazaïr (Anargema), créée par le décret en 2005 est le maître d'ouvrage de cette mosquée.