De la surcharge des bus s'articulent les tarifs imposés. Le secteur du transport dans la wilaya de Annaba, s'articule autour d'une batterie de dépassements qui s'enracinent en toute impunité. Dans cette situation de crise économique et sanitaire due au Covid-19, les usagers des moyens de transport, bus et taxis, sont soumis à un diktat démesuré. Si les mesures de prévention contre la pandémie de coronavirus, désinfection, distanciation physique et port de bavettes dans les bus, sont bafouées, la tarification, elle, règne en maîtresse absolue. En effet, peu de bus de transport public adoptent les gestes barrières fixés par les pouvoirs locaux. Tous les bus assurant les différents dessertes, n'arrivent pas à se défaire des mauvaises habitudes, notamment ceux des communes de Hadjer Eddis, El Eulma, Chorfa entre autres. Outre la vétusté des bus, les usagers de ce moyen de transport archaïque, sont contraints, pour ne pas être en retard, à leur travail ou pour rentrer chez-eux, d'emprunter un bus bondé de passagers, la plupart sans bavettes, collés les uns aux autres, dans un bus non désinfecté, face à l'indifférence des propriétaires, dont l'intérêt unique est et demeure la recette de fin de journée. Si l'irresponsabilité de ces proprios est démesurée, celle des conducteurs est meurtrière. Ces chauffards qui, sans égard aucun à la vie humaine, s'adonnent à une conduite, avec une main au volant et l'autre, soit au téléphone ou en train de siroter un café. Des pratiques bien de chez nos conducteurs, dont la plupart sont des repris de justice. Pour les taxieurs, la donne est toute autre, si le respect des mesures de protection contre le coronavirus est observé, le respect des tarifs ne l'est pas. À Annaba on se demande où est passé le contrôle. Les taxieurs appliquent les tarifs qui leur conviennent. Dans le centre-ville, le prix de la course, fixé à 150 DA, n'est pas respecté. Il a été augmenté de 180 DA par les uns et à 200 DA par les autres. Pour les taxis collectifs, reliant le chef-lieu de la commune de Annaba à El Bouni, Sidi Amar, El Hadjar ou encore Berrahal, il a doublé. La place de 50 DA a été revue à la hausse, atteignant les 70 et 100 DA. À prendre ou à laisser. Ils doivent amortir le prix de l'essence, de la pièce entre autres frais, mis en avant par bon nombre de taxieurs. La desserte des nouveaux pôles urbains, quant à elle, est une aubaine pour les taxieurs et les transporteurs clandestins. Le pôle urbain d'El Kalitoussa est un parfait exemple de la saignée que subissent les nouveaux habitants de cette zone et bien d'autres. Pour pouvoir arriver à temps à son travail, il faut débourser 1600 DA/j, frais de transport par taxi ou clandestin, car le bus ou le fourgon, ne démarre de la station, qu'après un plein suffocant, sans compter les sempiternels arrêts. Cette situation et bien d'autres prennent en otage le quotidien professionnel et scolaire de milliers de travailleurs, d'universitaires, lycéens et collégiens. Aujourd'hui, à moins de 40 jours des rentrées sociale et scolaire, le problème du transport se pose avec acuité à Annaba. Situation à laquelle il faut remédier, notamment dans ce contexte économico- sanitaire, en raison de la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen, dont la folie des tarifs de transport risque de l'affaiblir encore plus.