A l'arrêt depuis trois mois, la reprise d'activité pour les chauffeurs de taxi s'est déroulée dans un climat de tension et de colère. Si à Oran, les mesures édictées pour le retour au travail a fait grincer des dents de la majorité, à Alger, la corporation a, carrément, refusé les conditions de cette reprise et menace même de faire grève si des allègements du plan sanitaire, fixé pour ces transporteurs n'est pas prévu dans l'immédiat de même si les tarifs ne sont pas revus à la hausse après l'augmentation des prix du carburant. En signe de contestation contre ces mesures sanitaires, les chauffeurs de taxi de la capitale se sont regroupés, hier, à la station de taxis de Kharouba pour décider des suites à donner à cette action. Aujourd'hui, une réunion est prévue entre les représentants des chauffeurs de taxi et la direction des Transports, à Alger, pour discuter des revendications de la corporation pour une reprise de travail dans les meilleures conditions. Une reprise qui s'est voulu une occasion pour remettre, sur le tapis, tous les problèmes restés en suspens depuis des années. Contacté hier, le représentant des chauffeurs de taxis d'Alger, M.Ait El Hocine Sid Ali, a tenu en premier lieu à préciser que les manifestants présents à Kharouba « se démarquent de tous les syndicats de transport et mènent une action collective pour régler tous les problèmes ». Selon les représentants de la corporation, « les taxieurs demandent au ministère des Transports l'ouverture d'une enquête sur ces partenaires sociaux parlant au nom des chauffeurs de taxi ». Avant d'ajouter que la corporation veut ouvrir le dialogue avec la tutelle dans l'espoir de prendre en charge leurs doléances. Concernant les mesures sanitaires fixées pour la lutte contre la propagation du coronavirus, le collectif des taxieurs d'Alger ainsi que le syndicat national des taxis et transporteurs (SNTT) à Oran, soutiennent que le port du masque et le gel hydro-alcoolique en plus de la plastification des sièges suffisent pour éviter toute contamination. Les chauffeurs de taxi refusent, de façon catégorique, la limitation du nombre de passagers à transporter, à une personne. Ils proposent 2 ou 3 passagers par course, afin de ne pas accuser d'autres pertes financières. Sur l'augmentation des tarifs, les chauffeurs de taxis proposent 50 DA pour une distance de 2 km. A propos des indemnisations, ils demandent qu'elles soient élargies aux 4 mois d'arrêt de travail imposé à cause de la pandémie du coronavirus. Rappelons que suite aux instructions du Premier ministre, les walis ont fixé des mesures sanitaires, consistant en la mise en place d'une feuille plexiglas, entre le chauffeur et le client, l'interdiction de transporter plus d'un passager, la désinfection de la voiture, la plastification des sièges, la mise à disposition des clients du gel hydro-alcoolique ainsi que l'obligation du port du masque pour le chauffeur et les passagers. Pour revenir aux problèmes restés en suspens, les chauffeurs de taxis demandent l'annulation des licences de moudjahidine et l'application de la licence administrative, l'adoption d'une politique claire concernant le paiement des dettes fiscales, l'installation de stations de taxis et la lutte contre les transporteurs clandestins. Pour le renouvellement du parc automobile, ils demandent la relance de la Convention conclue entre le ministère des Transports et les partenaires sociaux pour l'achat de voitures par crédit bancaire sans intérêts. En attendant la réunion d'aujourd'hui, avec la direction des Transports, les chauffeurs de taxi d'Alger et Oran menacent de durcir le ton et recourir à la grève si aucune suite n'est donnée à leurs revendications.