Peu de chose, sinon quelques fragments sont restés de l'oeuvre de ce poète usant de l'oralité par excellence. Pendant quatre jours, les activités riches et variées du festival culturel, placé sous le signe de l'amitié et organisé par la dynamique association estudiantine culturelle et scientifique, Cirta, de l'université de Boumerdès, auront ainsi été caractérisées par une ambiance conviviale, à la Maison de la culture Rachid-Mimouni, le lieu abritant cette louable manifestation. Ainsi, tout au long de ces journées, l'exposition sur la vie et l'oeuvre de Si Muhand u´M'hand a été rehaussée par d'autres expositions d'objets traditionnels, peinture sur soie, objets d'art et arts plastiques, et enrichie de conférences et communications se rapportant à la vie du troubadour et au parcours du poète de tous les temps, éternel errant, vivant d'expédients, que fut si Mohand Aït Hamadouche né vers 1845 et mort en 1906 à l'hôpital des Soeurs blanches de Michelet (selon Boulifa). Toutefois, peu de choses, sinon quelques fragments sont restés de l'oeuvre de ce poète usant de l'oralité par excellence. Ses poèmes, d'un verbe tranchant et d'une verve rebelle, n'avaient d'égal que les injustices et les souffrances endurées par les siens, dépossédés par les colons, piégés dans les enfumades ou affaiblis par la grande famine de 1868. Après avoir eu une formation élémentaire à Sidi Khelifa, à ex-Fort National, Si Muhand aura la chance de fréquenter la zaouia de Sidi Abderrahmane d'Illoulen, où il recevra l'essentiel de son instruction. Tout enfant, si Muhand connaîtra les exactions du colonialisme : son village natal sera rasé par les troupes du général Randon, son père sera exécuté et son oncle déporté en Nouvelle Calédonie, suite à l'insurrection de 1871, initiée par El Mokrani et cheikh Aheddad. Viennent ensuite les déchirements et tiraillements des exodes, éparpillements et exil. Si Muhand u'M'hand entamera alors une existence morose de bohème, faite de misère et parfois même de va-nu-pieds aux effets sordides, qu'il tentera de noyer dans le vin et l'opium. Toutes les déceptions, la trahison, le complot feront grand cas dans sa thématique. Ainsi, la déclamation magistrale de poèmes de Si Muhand, comme sait bien le faire «la perdrix de Djurdjura», le récit de la rencontre entre Si Muhand et cheikh Mohand Ouelhocine présenté par le tandem Ali Mammeri et M.Adli, sont-ils autant de moments forts, appréciés par l'auditoire lors de la première journée qui s'est terminée en apothéose avec la présentation théâtrale intitulée Mazal lxir gher zdhet, par la troupe de Tigzirt. Plusieurs poètes venus de huit wilayas (Batna, Annaba, Oran, Alger, Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Ghardaïa) ont été conviés à cette rencontre poétique d'expression amazighe, par l'association Cirta, avec la collaboration du HCA, pour participer à un concours poétique programmé pour la deuxième journée qui sera suivie par la remise des prix aux trois lauréats qui seront sélectionnés par le jury. Et pour terminer, le festival sera clôturé par un grand gala artistique. Enfin, l'association Cirta qui aura réussi cette rencontre avec l'aide, bien entendu, de différents sponsors comme Brtv, Sntf, Snc et le promoteur immobilier Yesraf Saïd, ambitionne d'ores et déjà, dans le cadre de la promotion de la langue amazighe, de faire une demande de création d'un institut de langue amazighe à Boumerdès, auprès du ministère de l'Enseignement supérieur, a indiqué le président de cette association.