La maison de la culture Rachid Mimouni de Boumerdès a accueilli du 20 au 23 mars courant le premier Festival poétique de l'amitié. La rencontre, organisée par la dynamique association estudiantine culturelle et scientifique Cirta a rassemblé près de 200 poètes et une demi-douzaine d'associations ainsi que des artistes peintres et des artisans venus des quatre coins du pays prendre part aux festivités de commémoration du centième anniversaire de la mort du grand poète kabyle Si Muhand U M'hand. Carrefour culturel et espace d'échanges, le festival aura eu le mérite d'avoir rassemblé des centaines de citoyens chaque jour autour de la poésie d'expression amazighe. Le hall de la Maison de la culture a abrité pendant tout le temps qu'a duré la manifestation une exposition continue de travaux d'art et de productions culturelles individuelles ou d'associations telles Numidia d'Oran et l'Etoile culturelle d'Akbou. Le Niger a lui aussi été représenté par le collectif de ses étudiants à Boumerdès à travers une exposition des produits d'artisanat targuis. Le concours auquel ont pris part des versificateurs venus de Kabylie, de l'est, de l'ouest et du sud du pays a révélé de véritables talents, de l'avis de différentes parties. « Rares, certes, mais ceux-ci méritent tous les hommages dus à des auteurs qui sortent des sentiers battus », commente Naoufel Bouzeboudja, membre du jury. A la clôture du festival, jeudi dernier, trois prix ont été décernés aux lauréats : Melle Egerfaoui Nacera, Segni Jugurtha et Rahane Mourad dans l'ordre. La compétition a été ponctuée d'une série de conférences animées notamment par Younès Adli et Youcef Merrahi, secrétaire général du HCA. La veille, une soirée artistique organisée à la salle de conférences de l'université a permis à la troupe théâtrale de l'association Numidia d'étaler tous ses talents dans une pièce intitulée Agnegaru ad ighlaq tabburt (que le dernier ferme la porte). Elle a été suivie de la troupe musicale Tisenarine des Aït Yenni qui a mis le feu aux sièges sur lesquels été collée l'assistance composée en majeure partie d'étudiants, sous le poids du silence imposé par l'hommage que rendait Numidia aux artistes et aux démocrates algériens victimes de l'autoritarisme et de l'intégrisme, pour les en arracher et les propulser dans une danse qui s'est poursuivie avec les autres artistes jusqu'à une heure tardive de la nuit.