La cour d'Alger a reporté, hier, le procès en appel de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout au 30 septembre prochain. Le juge a décidé du report après le constat de l'absence de certains prévenus, mais aussi après la demande formulée par la défense qui a estimé que les conditions appropriées à l'audience n'étaient pas réunies. Reconnu coupable de tous les chefs d'inculpation dont la corruption, le blanchiment, le transfert de biens obtenus par des faits de corruption ou encore l'incitation d'agents publics à exploiter leur influence dans le but de bénéficier d'indus privilèges, Mahieddine Tahkout avait été condamné en première instance à une peine de 16 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 8 millions DA. Le juge avait également décidé du gel de tous les comptes bancaires de ses sociétés et la saisie des biens et des concessions octroyées ainsi qu'une indemnisation de 30 900 milliards cts.. Au prononcé du verdict, le 15 juillet dernier, par le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed, les membres de la famille Tahkout avaient crié à l'injustice. Dans le procès du patron de TMC, sont également poursuivis les frères et le fils Tahkout ainsi que les deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, les ex-ministres Abdessalem Bouchouareb (en fuite), Youcef Yousfi, Abdelghani Zalène, Amar Ghoul et des dizaines de cadres de l'Etusa, l'Onou, Mobilis, des Domaines et de l'Industrie. Une peine de 7 ans de prison ferme avait été prononcée contre les frères Rachid et Hamid Tahkout ainsi que son fils Bilel. Une amende de 8 millions DA a été retenue pour chacun d'eux. Le tribunal avait également condamné les personnes morales représentées par plus d'une cinquantaine de sociétés de Mahieddine Tahkout à une amende de 32 millions DA, ordonnant le gel de tous les comptes bancaires et la saisie des biens et des concessions octroyées ainsi que l'exclusion des sociétés de la participation aux marchés publics pour une durée de 5 ans. Pour Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, le juge avait disculpé les deux ex-Premiers ministres de deux charges, à savoir le blanchiment et la corruption et les avait condamnés à une peine de 10 ans ferme assortie de 500 000 DA d'amende. Abdessalem Bouchouareb, l'ex-ministre de l'Industrie en fuite, reconnu coupable de l'ensemble des accusations, avait été condamné par contumace à 20 ans de prison ferme, une amende de 8 millions DA et le maintien du mandat d'arrêt international à son encontre. Youcef Yousfi, innocenté de l'octroi d'indus avantages, avait été condamné à 2 ans de prison ferme alors que Abdelghani Zalène avait été relaxé. Une peine de 3 ans de prison ferme et une amende de 500 000 DA avait été prononcée contre Amar Ghoul. Le juge avait prononcé la relaxe pour au moins 35 prévenus dans cette affaire. Dans le volet civil, le tribunal s'était prononcé pour une indemnisation du Trésor public à hauteur du préjudice évalué qui est de 30 900 milliards cts. Une somme qui doit être payée solidairement entre les prévenus condamnés.