L'Opep-non Opep dresse un nouveau bilan, mensuel, du niveau atteint par son accord de baisse de production. Le taux de conformité global a atteint 102% en août a constaté le Comité ministériel mixte de suivi Opep-non Opep (Jmmc), qui a tenu, jeudi sa 22ème réunion, par vidéoconférence. Les pays qui ont procédé en août à des baisses de production plus importantes que le niveau requis ont été salués par le ministre de l'Energie soulignant la nécessité pour les pays signataires de la Déclaration de coopération de poursuivre et respecter pleinement leurs engagements afin de restaurer l'équilibre et la stabilité du marché pétrolier. «Je réitère l'importance d'atteindre un taux de conformité de 100% par tous», a appelé Abdelmadjid Attar, lors de l'ouverture des travaux de cette rencontre. Le 9 avril dernier, l'Opep et ses partenaires, dont la Russie, avaient décidé de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour, pour stopper le plongeon des prix. Le 6 juin, les «24» ont pris la décision de poursuivre cette réduction de 9,6 millions de b/j durant juillet 2020 et de procéder à une coupe de 7,7 millions de b/j à partir du 1er août jusqu'à fin décembre 2020. L'initiative a-t-elle donné des fruits? «Les coupes de production, intervenues dans le cadre de l'accord Opep+ d'avril dernier, portant sur une baisse de 7,7 millions de barils/jour (mbj) en août, après des réductions de 9,6 mbj en juillet et de 9,7 mbj en mai et juin, ont été «des décisions opportunes et courageuses», a jugé le successeur de Mohamed Arkab. Le nouveau patron du secteur de l'énergie s'est appuyé sur le respect du taux de conformité de la baisse de la production des pays Opep-non Opep qui se sont engagés, le 9 avril dernier, à retirer près de 10 millions de barils par jour du marché pour parvenir à cette affirmation. Cet engagement de la part des pays de l'Opep+ a, en effet, permis de tirer à la hausse les prix du baril qui se situent actuellement autour des 43 dollars pour le Brent (contre 25 dollars fin avril). «Aujourd'hui le Jmmc discute des fruits de nos efforts. En effet, nous constatons un marché moins volatil contrairement aux turbulences du deuxième trimestre 2020», a indiqué Abdelmadjid Attar qui relève des «perspectives positives face aux signaux de reprise économique, d'amélioration de l'activité transport et de recul des stocks mondiaux.». La vigilance est cependant plus que jamais de mise. Le marché pétrolier demeure sous la menace d'une seconde vague de Covid-19. «Les pays membres de l'Opep+ sont sur la bonne voie, même s'il reste encore des incertitudes liées à une éventuelle seconde vague de la pandémie mondiale», avait-il déjà prévenu lors de son intervention, en marge de la 20ème réunion du Comité ministériel mixte de suivi Opep-non Opep (Jmmc). La 22ème réunion du Comité ministériel mixte de suivi Opep-non Opep qui s'est tenue avec la participation du ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane, et du ministre de l'Energie russe, Alexandre Novak, a abondé dans le même sens. Le ministre russe de l'Energie a lancé un appel aux pays membres de l'accord Opep-non-Opep pour le respect du taux de conformité maximal «afin de parvenir au rééquilibrage du marché et de s'assurer que la reprise des cours se poursuit». Le ministre saoudien de l'Energie, Abdel Aziz ben Salmane, a, de son côté, mis l'accent sur l'importance d'être «proactif», exhortant les pays membres à «se tenir disposés à prendre d'autres mesures nécessaires en cas de besoin au-delà des 7,7 millions de barils/jour de coupe suite aux incertitudes liées à la pandémie mondiale du Covid-19». «L'année 2020 a été éprouvante pour nous tous. En revanche, notre union et notre détermination nous permettront de surmonter les défis actuels», a souligné Abdelmadjid Attar. L'amélioration notable de la situation sanitaire mondiale, doit permettre au PIB mondial de rebondir à + 4,7%, à la demande pétrolière d'augmenter de 6,62 millions de barils par jour et à l'offre non-Opep de croître de près de 1 million de barils par jour, estime l'Opep. Des estimations qui laissent augurer une sortie du rouge des cours de l'or noir.