L'armée tchadienne a tué jeudi 20 combattants du groupe Boko Haram et libéré 12 otages civils, dont neuf enfants, près du lac Tchad où les jihadistes multiplient les attaques meurtrières contre les habitants et les militaires, a affirmé, vendredi, le gouvernement.Le lac Tchad est une vaste étendue d'eau et de marécages parsemée d'îlots habités, dont certains sont des repaires du groupe nigérian Boko Haram ou de sa branche dissidente, l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap). Cette zone s'étend aux confins de quatre pays: le Tchad, le Niger, le Cameroun et le Nigeria où les jihadistes sont très actifs. Le 17 septembre, des éléments de Boko Haram avaient attaqué un village et enlevé des civils, comme ils le font fréquemment, a expliqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Chérif Mahamat Zene. L'armée pistait les assaillants et, une semaine plus tard, jeudi, à Barkalam, près de la frontière nigériane, les militaires ont tué dans une embuscade «15 terroristes» et «libéré 12 otages civils», neuf enfants et trois femmes, a précisé le ministre. Un soldat a été blessé dans ce premier assaut. Quelques instants plus tard, à Bilabrim, un deuxième accrochage avec le groupe a fait cinq morts parmi les jihadistes et deux blessés dans les rangs de l'armée. L'insurrection de Boko Haram est née en 2009 dans le Nord-Est du Nigeria avant de se propager dans les pays voisins, au Cameroun, au Niger et au Tchad. Depuis cette date, plus de 36.000 personnes (principalement au Nigeria) ont été tuées, et 3 millions ont dû fuir leur domicile, selon l'ONU. En 2016, le groupe s'est scindé en deux branches: la faction dirigée par son chef historique, Abubakar Shekau, et l'Iswap, affilié au groupe Etat islamique (EI). Depuis plusieurs mois, les deux groupes ont considérablement intensifié leurs attaques dans les quatre pays autour du lac Tchad.