L'enjeu planétaire pour les prochaines années sera l'eau. L'importance de ce liquide est prescrite dans le Livre saint (verset coranique): «On a fait de l'eau toute chose vivante». Devant autant d'importance, l'Etat a mis les bouchées doubles pour préserver au maximum ce liquide vital. Pour le volet production, la wilaya de Bouira dispose de trois barrages: Koudiet Asserdoun, Thilesdit et Oued Lakhal. Ces trois infrastructures portent la production globale de la wilaya à 127580 m3/jour. 23 890 m3 sont exploités à partir des ressources souterraines et 103690 m3 à partir des eaux superficielles pour un besoin global de 125593 m3/j soit une dotation de 150 litres, jour par habitant. Pour la partie infrastructures la wilaya est couverte par un réseau estimé à 3632 km linéaires dont 2343 pour la distribution et 1289 pour l'adduction et un taux de couverture de 96,80% et une capacité de stockage de 230810 m3. L'Algérienne des eaux a en charge la gestion partielle de 44 communes soit une population de 695773 habitants. Une commune est confiée à l'APC pour 114 580 habitants. Quatre APC sont desservies partiellement 24h/24, 22 heures au quotidien, trois reçoivent l'eau 1 jour sur 2, 16, un jour sur 3 et plus. L'ADE compte 131088 abonnés dont 124.918 avec des compteurs en service et 6120 qui sont comptabilisés au forfait. Au mois de juin dernier, date des derniers chiffres communiqués par la direction et en raison de la sécheresse, le barrage de Koudiet Asserdoun stockait 194 millions de m3 pour une capacité de 640 millions de m3. Celui de Thilesdit dans la commune de Bechloul contenait 146 millions de m3 pour une capacité totale de 165 millions de m3. Pour l'exploitation des eaux superficielles, 53 sources assurent un débit de 20.304m3 jour. Les 42 puits fournissent 15243 m3/jour alors que les 133 forages produisent 16632 m3/jour. Ce potentiel considérable n'exempte par la wilaya des problèmes de manque et de rareté, parfois totalement dans certaines parties de la wilaya. Au regard du document présenté par la direction des ressources hydriques, il apparaît que la totalité des daïras de la wilaya, à l'exception de celle de Bouira, détentrice de deux points noirs: Kessara haut et Kessara bas, connaissent des manques. À titre indicatif, la commune de Dirah reçoit quelques heures d'alimentation tous les 3 jours. Celle d'El Hakimia, 3 heures une fois tous les 3 jours, Dechmia 2 heures tous les 3 jours... même dans les régions bien alimentées, le phénomène des coupures est répétitif. En raison de la vétusté de ses réseaux, la ville de Bouira connaît des interventions quotidiennes. Par manque de moyens, les fuites sont colmatées traditionnellement avec un bout de bois qu'on enfonce dans le tuyau. L'ADE ne remet jamais les lieux en l'état et les rues de Bouira ont fini par devenir des passoires. Pour pallier à ces manques et à l'occasion de sa visite dans la wilaya de Bouira, le 21 juin dernier, le ministre des Ressources en eau avait décéidé le renforcement de la station du barrage Thilesdit avec l‘installation d'un groupe monobloc d'une capacité de 300 litres/seconde, l'acquisition d'une station d'épuration d'une capacité de 150l/s pour un montant de 600000000 DA. Le ministre a aussi ordonné l'acquisition de citernes de 50 m3 au profit des zones d'ombre d'El Hachimia (cinq unités), Bir Ghabalou (deux), Ahnif (1) et Bouira une citerne. Un autre projet a été retenu pour alimenter sept localités de la daïra d'El Hachimia en plus de l'approbation d'un plan directoire pour la distribution de l'eau potable à travers toute la wilaya.