Les choses avancent pour le tant attendu mégaport d'El Hamdania. Les travaux de ce dernier, prévus pour durer 7 ans, vont démarrer au début de l'année prochaine. Pareil pour les mégaprojets miniers du phosphate à l'Est du pays, du zinc à Bejaia et du fer à Tindouf. C'est le ministre des Finances Aymen Benabderrahmane qui l'a assuré en marge de l'adoption du projet de loi des finances (PLF) 2021 par les membres du Conseil de la nation. Lesdits projets font partie «des premières priorités de l'Algérie nouvelle», a également assuré le ministre. Les enjeux de leur entrée en service sont grands. Leur démarrage est présenté comme un coup de starter de la relance de la machine économique du pays qui se trouve actuellement à un tournant décisif de son histoire. Elle s'impose comme un choix, à la fois «inévitable» et «stratégique» afin de libérer l'Algérie de sa dépendance aux hydrocarbures. La loi des finances suit d'ailleurs, et heureusement, cette logique. Elle a été élaborée sur la base d'un prix référentiel du baril de pétrole à 40 dollars. Ce chiffre n'est pas le seul qui donne froid dans le dos. Le déficit budgétaire devrait passer de 2 954,88 milliards de dinars, -prévu dans la loi de finances complémentaire en vigueur-, à 3 614,42 milliards de dinars en 2021. Le tout laisse planer une vision pessimiste sur l'avenir de l'activité économique, qui était déjà faible avant l'arrivé de la pandémie en Algérie. Mais à en croire Benabderrahmane, lesdits projets sont là pour «réaliser la prospérité économique du pays». En décryptant cette déclaration du ministre il faut retenir d'abord que le mégaprojet du port d'El Hamdania est une structure stratégique qui ambitionne de pénétrer le marché africain, à travers l'engagement de plusieurs secteurs. Même si son coût s'élève à 6 milliards de dollars, il est important de retenir que ce projet ne risque pas d'être secoué par la crise. Il sera en effet financé par un prêt du Fonds national d'investissement (FNI) et un crédit à long terme de la banque chinoise Exim Bank of China. Une fois prêt, il se chargera selon le ministre des Transports, du traitement de 6,5 millions de conteneurs et 25,7 millions de tonnes de marchandises/an. En parallèle, selon le même ministre, le port sera «destiné au commerce international, tout en étant un axe d'échanges au niveau régional». Par ailleurs, l'entrée en exploitation des ressources minières du pays à grande échelle en renouant avec les mégaprojets du phosphate et du zinc, serait aussi une occasion «en or» pour l'Algérie afin d'amorcer une transition économique stratégique, loin des aléas de la mentalité rentière. C'est ce qui ressort des promesses faites par le ministre de l'Industrie qui avait, à titre d'exemple, indiqué que «le complexe intégré d'exploitation et de transformation du phosphate s'étendra à cinq wilayas de l'Est du pays (Tébessa, Souk Ahras, El Tarf, Skikda et Annaba) et il permettra à l'Algérie de se placer parmi les plus grands exportateurs d'engrais dans le monde. Une vision intersectorielle pour relancer les investissements Le gouvernement prépare également le lancement du projet de mine de fer à Ghar Djebilet (Tindouf) et celui de l'exploitation du gisement de zinc de Oued Amizour à Béjaïa. La relance de ces deux importants gisements a vu le jour après l'instruction du président qui a appelé à «explorer toutes les terres, y compris les terres qui renferment des minéraux rares, aux fins d'amortir le recul des recettes de l'Etat». Ce sont les universités de Tindouf et d'Oran qui contribueront à la relance du premier projet à travers l'élaboration du cahier des charges et des études préliminaires, ainsi que la réalisation et l'exploitation du projet. C'est ce qu'a affirmé le ministre des Mines Mohamed Arkab, en marge d'une convention signée jeudi dernier entre son département, celui de la pêche et des productions halieutiques et de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le gisement de Ghar Djebilet (170 km au sud-ouest de Tindouf), est selon, son étude technique, l'un des plus importants au monde. Il s'étend sur une superficie de 131 km2 et offre une réserve estimée à 2 milliards de tonnes. Son minerai présente une teneur en 58,57% de fer. Ce projet se concrétisera, selon le ministre des Mines, avec le concours des experts de l'université d'Annaba et de l'Ecole nationale supérieure des mines et de métallurgie située dans ladite wilaya. Pour relancer le projet d'exploitation du gisement de zinc de Oued Amizour, à Bejaia, le ministère des Mines fera appel à des experts, des universitaires locaux et des centres de recherche scientifique pour sa réalisation et son exploitation. Au moins 205 000 emplois directs en vue Enfin, il est à retenir que même si la livraison de ces projets n'est pas prévue pour «demain», il n'empêche qu'ils créeront des emplois directs et indirects dans la phase de leur réalisation. Le complexe de zinc de Béjaïa et le complexe de phosphates dans l'est du pays, qui sont des projets à même de permettre la création de plus de 200 000 emplois directs au cours des cinq prochaines années. Le gisement de Ghar Djebilet générera, selon son étude technique, plus de 5 000 emplois directs et quelque 25 000 emplois indirects.