Trouver du Lovenox, est le parcours du combattant des familles des malades atteints du Covid-19. Cet anticoagulant est «porté disparu» dans les officines et même dans certains établissements hospitaliers. Il y en a même qui usent du «piston» pour se procurer une boîte de ce «médoc» vital. Pourtant, la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), assure qu'elle dispose de stocks suffisants. «La PCH dispose actuellement d'un stock suffisant en cette substance», a précisé Fatima Ouakti, directrice de cette institution publique. La même responsable souligne, néanmoins, que la demande sur ce produit injectable a fortement augmenté ces derniers jours, du fait qu'il fait partie du protocole thérapeutique contre le Covid-19. Pour répondre à ces besoins croissants, la directrice générale de la PCH, Fatima Ouakti, annonce la réception prochaine d'une grande quantité de cette substance. «Nous acquerrons prochainement une quantité considérable importées par un laboratoire», a-t-elle indiqué, sans, toutefois, donner une date précise pour la réception de ces nouveaux lots. Cette responsable s'est contentée de dire qu'ils sont actuellement soumis au contrôle de l'Agence nationale des médicaments. Cela signifie qu'ils seront acheminés, dans les jours à venir, à la PCH. Une deuxième commande, fabriquée localement, est prévue juste après. «La PCH recevra ultérieurement un deuxième lot, produit, localement, par un laboratoire national ce qui contribuera à satisfaire les besoins des patients du Covid-19 au niveau des établissements hospitaliers et des officines», a assuré la même responsable. Est-ce donc la fin de la crise du Lovenox? Pas si sûr, du fait que la tension sur ce médicament date d'avant la pandémie. Depuis quelques années, il est devenu très difficile de trouver du Lovenox, essentiel pour beaucoup de malades, particulièrement les cancéreux. Il s'agit de l'un des médicaments les plus demandés sur les réseaux sociaux dans les groupes dédiés à l'orientation du malade dans ses diverses recherches, à l'image de wineNelka. Il fait l'objet de diverses spéculations. Certains ont en fait un véritable «business». Chose qu'a fortement dénoncée la directrice de la Pharmacie centrale des hôpitaux. Pour elle, la pénurie est provoquée par certains médecins et pharmaciens. «Ils achètent ce médicament pour le stocker, créant vite un manque sur le marché», a pesté Fatima Ouakti. Les pharmaciens, eux se défendent en rejetant la responsabilité sur leurs grossistes. «Le Lovenox manque au niveau des officines, en raison de la petite quantité qu'elles reçoivent, face à une forte demande», justifie le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo). Messaoud Belambri qui a, dans ce sens, déploré les «conditions imposées par certains grossistes aux pharmaciens privés pour obtenir ce médicament vital, en leur proposant d'autres produits pour pouvoir s'en procurer». Une vente concomitant que confirment de nom-breux pharmaciens que nous avons interrogés. Mais certains d'entre eux recourent aux mêmes procédés, en ne vendant ce médicament qu'à leurs «clients». (Bon) nombre d'entre eux n'ont n'en pas besoin dans l'immédiat, mais constituent leurs propres stocks, comme ils le font avec le lait en sachet. Des «associations» font de même. Pis encore, ils ne les ressortent que pour le coup de «Com'». Un incivisme qui se répercute logiquement sur la disponibilité de ce médicament. La crise du Lovenox, c'est donc une histoire de stocks et...d'inconscience!