Longtemps réclamée par les opérateurs économiques et les Algériens vivant en dehors du pays, l'ouverture de banques algériennes à l'étranger sera bientôt possible. C'est le ministre des Finances qui l'a annoncé, hier, lors d'un point de presse en marge de l'inauguration de la première agence Cnep-Banque dédiée exclusivement à la finance islamique. Le grand argentier du pays a indiqué que des bureaux de banques publiques algériennes seront ouverts à l'étranger, en Europe, dès le début de l'année prochaine puis, suivront d'autres bureaux bancaires en Afrique courant 2021. Une demande qui fait écho aux instructions du président de la République Abdelmadjid Tebboune qui avait donné son accord au mois de septembre dernier. Lors du Conseil des ministres, le chef de l'Etat avait ordonné «l'ouverture des banques algériennes en Afrique et en Europe qu'elles soient nationales ou à capital mixte. Afin de permettre aux émigrés algériens d'effectuer des dépôts ou des transferts, et impulser les échanges commerciaux, notamment avec les pays africains». En août 2020, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane a annoncé l'examen de la création de «succursales bancaires algériennes à l'étranger en associant des opérateurs du secteur privé». «Nous attendons du capital national de faire montre de courage en investissant ce domaine (...) des avantages sont possibles pour ceux qui souhaitent activer dans le secteur bancaire pour contribuer au développement de l'image stéréotypée accolée aux banques privées au début du millénaire», a déclaré le ministre. Autre annonce faite, hier, par le ministre des Finances: la création de bureaux de change où les citoyens pourront obtenir leur devise à tout moment. D'autant que la réglementation existe déjà, comme a tenu à le rappeler le ministre. «Ces bureaux à travers l'ensemble des pays dans le monde sont destinés aux non-résidents. Il faut qu'on comprenne que les bureaux de change dans ces pays sont destinés aux flux de touristes et non à leurs propres citoyens», a-t-il expliqué, précisant que la réglementation pour les bureaux de change existe en Algérie depuis les années 90, sachant que la Banque d'Algérie a délivré un grand nombre d'agréments, mais seule une cinquantaine est en cours d'utilisation au niveau des grands établissements hôteliers notamment. Toujours au chapitre des annonces, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a fait savoir que l'ouverture du capital de deux banques publiques aura lieu courant 2021. Sans dévoiler l'identité des deux banques, le ministre a précisé que «cette ouverture se fera à travers la Bourse d'Alger dans le cadre des réformes gouvernementales du système financier national». Cette ouverture du capital des banques publiques et l'ouverture de nouvelles banques privées, sont devenues incontournables, afin de les rendre attrayantes, aux investisseurs potentiels. L'objectif de cette ouverture est de permettre aux banques, d'une part de trouver des ressources financières pour couvrir leur impasse budgétaire et remettre sur pied les banques publiques pour qu'elles puissent jouer leur rôle dans le financement de l'économie nationale. Concernant l'apport de la finance islamique pour capter les fonds du marché parallèle, Benabderrahmane a rappelé qu'outre les réformes sectorielles en cours et pour vulgariser la culture financière auprès du citoyen, les autorités financières du pays vont organiser, lors de la Journée arabe de l'inclusion financière en avril, plusieurs activités permettant au citoyen de se rapprocher plus du milieu financier et des banques. À ce sujet, le ministre a révélé que les banques algériennes fourniront prochainement 30 guichets et services relatifs à la finance islamique. Plus de 50 agences sur le territoire de l'Algérie, dotées de guichets dédiés à la finance islamique seront créées avant l'année 2021, si on compte aussi le réseau des banques privées. Quant à la réforme bancaire, le ministre a souligné que cette réforme passe par l'implémentation d'un nouveau mode de gouvernance au niveau des banques publiques, à savoir «un dispositif permettant le financement pérenne et efficace de l'économie nationale en sortant du carcan du financement de l'import-import pour aller vers le financement des projets productifs pour accompagner les PME et les start-up».