Enfin! C'est dans moins d'une semaine que les étudiants retrouveront les bancs de l'université. Reportée à plusieurs reprises, la rentrée universitaire devrait avoir lieu le 15 décembre prochain. En attendant, les préparatifs battent leur plein. «Cette rentrée universitaire sera plus dure que celles des autres années, en raison de la pandémie de Covid-19, mais nous sommes prêts à relever le défi», a affirmé le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, hier, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 1. Le professeur Abdelbaki Benziane révèle, dans ce sens, que la famille universitaire est mobilisée depuis le mois de juillet dernier pour mettre en place un plan qui permettra la reprise des cours sans que cela ne représente un danger pour la santé publique. Il a ainsi été décidé de mettre en place un modèle d'enseignement «hybride» qui allie présentiel et distanciel. «Nous avons décidé de partager les étudiants en plusieurs groupes restreints. Seuls les cours essentiels et les travaux pratiques leur seront dispensés dans les salles de cours», a expliqué le ministre. «Le reste se fera à distance», a-t-il ajouté. Le professeur Benziane donne l'exemple du modèle «LMD». «En principe, les étudiants ont 24 h de cours par semaine. 16 heures se feront à l'université alors qu'ils auront huit heures à distance», a-t-il souligné. «Au final, on aura dispensé 12 semaines de cours en présentiel pour chaque semestre. Le reste sera enseigné à distance», a poursuivi le ministre de l'Enseignement supérieur. Néanmoins, le staff de chaque université aura le pouvoir d'adapter les programmes des cours comme il l'entend. «C'est un plan général que chaque université adaptera à sa façon, selon ses moyens humains et matériels», a soutenu Abdelbaki Benziane. «Plus d'entraves au e-learnnig» Un programme très ambitieux qui doit permettre d'éviter que l'université ne se transforme en «foyer» du Covid-19, mais a-t-on réellement les moyens de recourir au e-Lerannig dans toutes les universités du pays? On se souvient de l'expérience du mois de mars dernier, lors du premier confinement. L'enseignement à distance avait été «testé» pour sauver l'année universitaire. Cela avait été une réussite dans certains campus, mais un échec dans d'autres, à cause, notamment du manque de moyens et de la qualité de la connexion Internet. Ce «fossé numérique» entre une université et une autre a-t-il été réglé? Le premier responsable du secteur de l'enseignement supérieur affirme que «oui!». Pour lui, toutes les entraves ont été levées, en ayant analysé les dysfonctionnements de l'expérience de mars dernier. Il parle, entre autres, de la façon de dispenser les cours via écrans interposés. «Les professeurs ont été formés à cet effet», atteste-t-il. Le problème du réseau Internet a aussi été levé. «Nous avons élargi le réseau dans nos universités et le flux a été augmenté, après les accords signés avec Algérie télécom», rassure-t-il en se montrant très confiant sur la réussite du télé- enseignement. Les trains pour transporter les étudiants Il fait part des mêmes assurances quant au respect du protocole sanitaire au niveau des universités. Rappelant qu'il avait été mis en place en collaboration avec le ministère de la Santé, Benziane dit avoir instruit les responsables de chaque structure universitaire de sa stricte application. Tout contrevenant sera lourdement sanctionné. Une tolérance zéro afin d'éviter la propagation de la maladie dans nos universités. Néanmoins, rien ne garantit qu'il ne sera pas importé de l'extérieur, notamment dans les cités universitaires et les transports des étudiants, surtout qu'avec l'arrêt de certains moyens de transport, la demande dépassera l'offre.