Zinedine Zidane s'accroche à sa bonne étoile: en ballottage, l'entraîneur du Real a fait taire ses détracteurs en remportant le derby de Madrid samedi contre l'Atletico 2-0 et en remontant sur le podium de la Liga, trois jours après avoir arraché un billet pour les 8es de C1. Le champion en titre reste maître dans sa ville: avec un but de la tête du milieu défensif brésilien Casemiro sur corner (15e) et un tir brossé du droit par Dani Carvajal remis dans ses propres cages par Jan Oblak (63e), le Real Madrid a gardé sa suprématie sur la capitale espagnole devant son voisin, l'Atletico, qui reste provisoirement leader après 13 journées. Ce 3e succès de rang peut redonner le sourire à «Zizou»: sur la sellette la semaine dernière, l'entraîneur français a réaffirmé sa légitimité en une semaine, avec une victoire à Séville (1-0) le week-end dernier, une qualification pour les 8es de finale de Ligue des champions, comme premier du groupe B, après un succès contre le Borussia Mönchengladbach mercredi (2-0)... et donc cette autorité réaffirmée contre son voisin l'Atletico pour remonter dans le Top 3 de la Liga, samedi. «On a cru en ce que l'on fait. Les joueurs savent que, dans une carrière, dans une saison, il y a des moments difficiles, mais ils savent aussi qu'ici, comme équipe, on peut faire de grandes choses. Et on l'a prouvé aujourd'hui: le Real sait jouer», a savouré «ZZ» au coup de sifflet final. Fin de série pour l'Atletico Côté Atletico, ce match a mis un terme à la superbe série de 26 rencontres de championnat consécutives sans défaite (17 victoires, 9 nuls) des Colchoneros, à cheval entre la saison dernière et l'actuelle. C'était la meilleure série en cours dans les cinq grands championnats européens, et la meilleure série de leur histoire en Liga. «Ils ont été supérieurs, ça s'est vu. Oui, on peut avoir un mauvais soir, et oui, ça fait mal. La critique est juste et méritée. On a mal joué, l'entraîneur n'a pas eu la lucidité pour appréhender comment résoudre le match, et les joueurs n'ont pas pu amener de réponses à ce que demandait la partie», a regretté Simeone en conférence de presse d'après-match. Diego Simeone a dû revoir tout son plan de jeu après la mi-temps: malgré le système à quatre ou cinq défenseurs en phase défensive, l'Atletico a encaissé un but très tôt dans le match et le «Cholo» Simeone a effectué trois changements dès la reprise, faisant entrer Angel Correa, Renan Lodi et Thomas Lemar pour tenter d'obtenir plus de profondeur. L'ailier international français a eu une seule occasion d'égaliser, à la 54e, mais il a été un peu court, au deuxième poteau, pour reprendre un centre à ras de terre et surprendre Thibaut Courtois. La sortie de Joao Felix (60e) a déchaîné la colère du prodige portugais qui signait une prestation correcte, à l'image de cette chevauchée de grande classe dans le couloir gauche (36e) stoppée par une faute grossière du buteur Casemiro. Idem pour Luis Suarez, remplacé par Geoffrey Kondogbia à la 73e, qui a esquissé un léger sourire ironique en rejoignant son banc. Real, des tauliers en béton armé Mais ces Merengue en pleine renaissance ont été dominateurs tout au long de la rencontre: Zidane a pu enfin compter sur un groupe quasi complet (malgré l'absence notable d'Eden Hazard, en phase de reprise) et sur des cadres retrouvés. Casemiro est revenu de sa quarantaine pour cause de Covid-19, et Carvajal était remis de sa blessure aux adducteurs de la jambe droite. Ces deux vieux tauliers de «ZZ», buteurs, ont remis l'équipe sur de bons rails, à l'instar de Karim Benzema, Toni Kroos, Luka Modric et du capitaine Sergio Ramos, dont c'était le 43e derby (record absolu). Il faut dire que les statistiques penchaient côté «Maison blanche»: quand le Real a joué avec son rideau défensif type Carvajal-Varane-Ramos-Mendy, il n'a perdu aucun de ses 17 matchs de Liga depuis la saison passée. Avec cette victoire, le Real se relance en Liga, à trois points du leader provisoire, l'Atlético (26 pts), qui pourrait être délogé par son poursuivant, la Real Sociedad, qui, elle, reçoit son voisin Eibar.