Les relations algéro-russes sont très privilégiées à la faveur d'une constante coopération commune. Elles se raffermissent encore plus avec les derniers développements géostratégiques, notamment avec les tentatives de déstabilisation qui ciblent l'Algérie, les attaques du Parlement européen ou encore la normalisation par le Maroc de sa relation avec Israël. Des données qui font que l'Algérie, isolée en raison de son soutien aux causes justes, mais aussi pour son rejet des agendas politiques et économiques imposés de l'extérieur, se rapproche encore plus, tout naturellement, de ses alliés dont la Russie qui se trouve en bonne place. D'ailleurs, la position prise par Moscou, lors de la crise politique traversée par l'Algérie en 2019, confirme la solidité des relations entre les deux pays. Moscou avait mis en garde la communauté internationale contre toute ingérence en Algérie. La crise sanitaire à laquelle le monde est confronté, depuis des mois en raison de la pandémie de Covid-19, a aussi mis en avant la qualité et la consistance des relations algéro-russes, à travers les aides médicales envoyées à l'Algérie. Et c'est dans cette logique que les travaux de la 10ème session de la Commission mixte intergouvernementale algéro-russe vont se poursuivre. Une réunion se tiendra à Alger au courant de 2021 dans cette optique suite à un commun accord entre les deux parties. La décision prise, lors des entretiens tenus par visioconférence entre le ministre des Finances Aymen Benabderrahmane et le ministre de l'Agriculture de la Fédération de Russie Dmitry Patrushev, en leurs qualités de coprésidents de la Commission mixte intergouvernementale de coopération économique, commerciale, scientifique et technique, vont permettre de parachever toutes les initiatives prises lors de la dernière réunion de la commission qui s'est tenue, janvier 2019, en Russie. Mais pas seulement, d'autres aspects de la coopération devront également être abordés, notamment dans les domaines des finances, de la santé, de l'industrie automobile et de l'agriculture. Concernant le secteur agricole, ce dernier pourrait occuper une place importante dans les futurs échanges puisque les produits agricoles représentent près de 90% des exportations algériennes vers la Russie. Outre cette coopération dans le domaine économique, il y a la coopération militaire qui est très forte. Alger est un des partenaires prioritaires de la Russie. Elle vient d'ailleurs d'acquérir pour 2 milliards de dollars, 14 avions de combat de nouvelle génération, les Sukhoi Su-57. Ces quinze dernières années, l'armée algérienne a consacré en moyenne un budget de 2,3 milliards d'euros par an pour le renouvellement de ses équipements (avions, missiles, blindés, sous-marins...) ce qui fait aujourd'hui de l'Algérie une puissance régionale dotée d'une force de frappe considérable. Outre les acquisitions, il y a des projets communs comme celui de la création d'une entreprise conjointe de fabrication, réparation et prolongation de la durée de vie des munitions guidées et non guidées en Algérie. C'est dire qu'entre la Russie et l'Algérie, il existe une coopération assez importante dans différents domaines que les deux pays tiennent à développer. À commencer pour l'heure avec la lutte contre la pandémie de Covid-19 qui a secoué la planète. La question a été aussi au centre des discussions entre les deux ministres, notamment les dispositions prises par chacun des deux pays, pour contenir ses effets et atténuer son impact sur la population et l'économie. Et à ce propos, il y a lieu de rappeler que l'Algérie n'écarte pas la possibilité de l'acquisition du vaccin Sputnik, une fois validé par l'OMS.