Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, a clos la semaine qui s'est achevée, vendredi, à plus de 52 dollars. Ce n'est certes pas l'idéal. Il faut cependant reconnaître que ce niveau permet à l'Algérie de souffler. Le ministre de l'Energie Abdelmadjid Attar situe la fourchette des prix du baril acceptable pour l'Algérie, en 2021, entre 45 et 55 dollars. Nous sommes donc en plein dedans. Pour l'Algérie dont les exportations pétrolières représentent l'essentiel de ses revenus en devises, cela représente une bouffée inespérée d'oxygène. Il faut souligner que le niveau actuel du baril de Brent, référence du pétrole algérien, est supérieur de 12 dollars à celui qui a servi de base pour la confection de la loi de finances 2021. Afin de mieux apprécier encore ce rebond des cours de l'or noir, il faut rappeler que les prix du baril de Brent étaient tombés à 16 dollars, le 20 avril, avant qu'ils ne rebondissent à plus de 52 dollars aujourd'hui. Cette hausse de 36 dollars représente indiscutablement un bol d'air pour l'économie nationale qui, incontestablement, revient de loin. Ce rebond remarquable devrait permettre de vivre avec moins de stress les effets ravageurs du Covid-19, sur l'économie nationale. «L'Algérie dispose de réserves de change qui ne sont pas énormes, mais elles lui permettent de passer le cap d'une année à 2 ans», avait déclaré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors de l'interview qu'il avait accordée à la chaîne de télévision France 24, à la veille de la célébration du 58ème anniversaire de l'indépendance du pays. Il faut souligner que des décisions extrêmement courageuses ont été prises alors que le pays vivait une féroce crise financière, outrageusement exacerbée par la pandémie de Sars-Cov-2. Le Snmg a été augmenté de 18.000 dinars à 20.000 dinars, alors que les salaires de 30 000 dinars et moins ont été exonérés de l'impôt sur le revenu global (IRG). Des primes exceptionnelles ont été, légitimement, octroyées au personnel soignant qui est en première ligne dans la lutte contre la propagation du Covid-19, ainsi qu'à certaines activités professionnelles qui y sont exposées. Tout cela a un coût qui ne peut être assumé que par des caisses pleines que ne peut renflouer qu'un prix du baril de pétrole élevé ou à défaut, qui ne soit pas trop bas. L'éclaircie actuelle est loin de gommer le manque à gagner provoqué par des cours en berne, plombés par la crise sanitaire. Pour l'Algérie, il est énorme. «Les recettes d'exportation d'hydrocarbures de l'Algérie, pour l'année 2020, devraient atteindre 23,5 milliards de dollars, si les cours du baril de brut se maintiennent autour de 40 dollars, alors que les mêmes recettes, pour l'année 2019, étaient autour de 34 milliards de dollars», selon les estimations de Abdelmadjid Attar. Il faut souligner, cependant, que le pays peut s'appuyer aussi sur un matelas financier autour des 44 milliards, pour faire face à cette situation. Un pare-feu qui semble confortable mais qui reste bien fragile, eu égard au niveau actuel du baril. Comment se présente l'avenir? Ce qui est certain, c'est qu'il évolue désormais dans une conjoncture moins défavorable qui laisse espérer qu'il terminera l'année autour de son niveau actuel. Ce qui renforce les estimations du ministre de l'Energie. Le prix moyen du baril, pour l'année 2020, devrait dépasser les 40 dollars, prévoit Abdelmadjid Attar, en se référant aux dernières études et analyses du marché pétrolier. Porté par les campagnes de vaccinations massives contre le Covid-19 qui se profilent à travers le monde, le baril qui a enfin dépassé la barre symbolique des 50 dollars, doit voir plus loin. En attendant, l'Algérie peut souffler...