Il y avait beaucoup de monde, hier, au village Aït Ahmed, dans la commune d'Aït Yahia. Ils étaient nom-breux à venir se recueillir, dès les premières heures de la matinée, sur la tombe de feu Hocine Ait Ahmed, mort il y a cinq ans, jour pour jour, un certain 23 décembre 2015. Ils étaient nombreux aussi les militants du FFS, à venir sur les lieux afin de rendre hommage à cet homme pour qui l'Algérie passait avant tout. Sur place, il y avait aussi les responsables nationaux du Front des forces socialistes (FFS), qu'il a créé un certain 29 septembre 1963, en compagnie de quelques compagnons de combat. Après la cérémonie de pose d'une gerbe de fleurs, pleine d'émotion, sur sa tombe, les membres du directoire ont pris la parole pour rappeler le parcours de Si Lhocine qui s'est battu pour que les Algériens retrouvent leur liberté, jusqu'à son dernier souffle. Le premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, qui a également rappelé quelques moments de la vie de ce grand homme, a assuré que le FFS reste sur la trajectoire tracée par ses fondateurs et militera toujours pour une Algérie meilleure signalant à la même occasion que le FFS milite toujours pour un consensus rassembleur qui protège l'Algérie de toutes les menaces. Les idéaux du FFS sont toujours d'actualité, ont assuré tous les responsables qui ont pris la parole. D'anciens militants ont également pris la parole pour rapporter quelques témoignages sur le travail accompli par Ait Ahmed avant et après l'indépendance. Pour rappel, Hocine Ait Ahmed et né le 20 août 1926 au village Aït Ahmed, commune d'Aït Yahia, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. il est décédé le 23 décembre 2015 à Lausanne, en Suisse. Dès l'âge de 15 ans, il rejoint le Parti du peuple algérien (PPA), dont il devint rapidement un des dirigeants les plus en vue. Membre fondateur de l'Organisation spéciale, et dont il prit la direction à la mort de Mohamed Belouizdad, il présente au comité central du parti un rapport où il démontra l'inéluctabilité de la lutte armée et définit les meilleurs moyens pour la réussite de celle-ci. Exilé au Caire, il fait partie des neuf dirigeants du Front de Libération nationale historique dont il sera le fer de lance de la diplomatie, durant toutes les années de lutte pour l'indépendance. Hocine Ait Ahmed démissionne du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) et de tous les organes du nouveau pouvoir au lendemain de l'indépendance, lors de la crise dite de l'été 1962, mais garde son mandat de député à l'Assemblée nationale constituante où il mène un travail acharné pour le pluralisme et la démocratie. Le 29 septembre 1963, il crée en compagnie de quelques compagnons de lutte, le Front des forces socialistes (FFS), qui réclame le pluralisme politique face au verrouillage de la vie politique, imposé par le système du parti unique. Arrêté et condamné à mort en 1964, il s'évade de la prison d'El Harrach, le 1er mai 1966. Exilé en Suisse, il ne retourne en Algérie qu'après les émeutes de 1988 mais quitte de nouveau son pays, après l'assassinat du président Mohamed Boudiaf, en 1992. Il revient par la suite à plusieurs reprises en Algérie, notamment à l'occasion du 50ème anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale (1er Novembre 1954) et lança plusieurs initiatives politiques de sortie de crise. Hocine Ait Ahmed restera toujours un phare pour les générations futures.