Comme prévu, les deux dossiers majeurs auxquels s'est consacré, dès sa prise de fonction, le 46ème président des Etats-Unis, concernent la lutte contre la pandémie de Covid-19 et la fin des mesures migratoires ultra-controversées du prédécesseur républicain, Donald Trump. Dès mercredi, il a, ainsi, lancé la bataille pour un projet de loi qui ouvrirait la voie à la légalisation de millions de sans-papiers. Dans la foulée du décret pris en leur faveur, 700.000 «Dreamers», des enfants d'immigrés connaissant à peine leur pays d'origine et dont Trump avait remis en cause le statut légal temporaire accordé par Barack Obama, retrouvent, désormais, une protection juridique. Un autre décret rouvre les frontières des Etats-Unis aux ressortissants de pays en majorité musulmans (Iran, Libye, Somalie, Syrie et Yémen), interdits d'entrée par Donald Trump dont le Muslim Ban avait créé la pagaille dans les aéroports américains, des recours judiciaires à n'en plus finir, et considérablement terni l'image des Etats-Unis. De même que le projet phare du milliardaire qui, depuis 2015, n'a jamais cessé de vanter la construction du mur à la frontière mexicaine est, lui aussi, enterré. Mais c'est, d'abord et surtout, avec la «guerre contre le Covid-19» qui provoque une véritable hécatombe, avec le cap de 400 000 morts franchi, hier, aux Etats-Unis, que le président Biden entend imprimer sa marque immédiate. Des restrictions pour les voyageurs sont envisagées, le port du masque rendu obligatoire dans tous les établissements fédéraux et la dénonciation du «terrible échec» dans la distribution des vaccins a commencé, avec un procès en règle qui ne fait que commencer de la gestion de pandémie par l'administration Trump. «Notre stratégie se fonde sur la science, pas la politique, sur la vérité, pas sur le déni», a déclaré Joe Biden, qui, dès sa prise de fonction, a montré le contraste avec Donald Trump. Avec la signature d'une série de dix décrets, il a décidé que toute personne, débarquant par avion aux Etats-Unis, devra présenter un test négatif et «observer une phase de quarantaine». Quant au programme affiché de 100 millions de vaccinations en 100 jours, défendu par Barack Obama, Biden le justifie en soulignant: «quand je l'ai annoncé, vous avez tous dit que ce ne serait pas possible!» Et de promettre de laisser, toujours, le dernier mot aux scientifiques dont l'immunologue Anthony Fauci, car, dit-il, voici l'heure de la «transparence» sur «les bonnes et les mauvaises nouvelles», seul moyen de «restaurer la confiance». Dans la foulée de son action anti-Covid, la nouvelle administration américaine a remercié, jeudi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour son rôle de chef de file dans la lutte planétaire contre la pandémie, et l'a assurée de son soutien financier. Pour l'OMS, devenue le souffre-douleur de Trump, ravi de lui fermer le robinet des contributions américaines, c'est une revanche savourée. Dans son discours d'investiture, au ton particulièrement grave, le président Biden avait prévenu les Américains que la pandémie va entrer dans sa «phase la plus dure et la plus mortelle» pour leur demander, en conséquence, de «laisser de côté la politique» pour faire front, tous ensemble, contre un «sombre hiver». Il leur promet, pêle-mêle, des chèques aux familles, des fonds pour les écoles, de l'argent pour accélérer les tests et la vaccination, des aides aux petites entreprises et de l'assistance alimentaire renforcée, autant de mesures pour empêcher le pays de s'enfoncer davantage dans la crise. Mais il lui faut, en tant que vétéran de la politique américaine, convaincre les Républicains du Congrès de rallier son plan de relance de 1900 milliards de dollars, dont il espère qu'il suffira à amortir les conséquences dévastatrices du Covid-19 sur l'économie de la première puissance mondiale.