Le président élu, Joe Biden, et de sa vice-présidente, Kamala Harris, prêteront serment aujourd'hui. Refusant de reconnaître sa défaite,le président sortant, Donald Trump, n'assistera pas à la cérémonie d'investiture. Le 46e président américain, le démocrate Joe Biden, sera investi aujourd'hui à Washington. La cérémonie d'investiture constitue un moment symbolique de la démocratie américaine. Elle marque le transfert pacifique du pouvoir entre l'ancien et le futur Présidents. Il n'y a rien dans la Constitution qui oblige un Président sortant à assister à la cérémonie de son successeur. La tradition veut que le Président sortant et la Première dame accueillent les nouveaux locataires de la Maison-Blanche. Néanmoins, le président sortant, le républicain Donald Trump n'assistera pas à la cérémonie. Se disant victime de fraudes, il a refusé de reconnaître sa défaite. Ainsi, aujourd'hui à l'aube, il devrait quitter la capitale fédérale à bord d'Air Force One à destination de Palm Beach, en Floride. Il passera la journée dans son club de Mar-a-Mago. De son côté, son vice-président, Mike Pence, se rendra à la cérémonie. D'anciens présidents comme George W. Bush, Bill Clinton ainsi que Barack Obama seront présents à Washington. En revanche, et pour la première fois, Jimmy Carter, 96 ans, a annoncé que lui et sa femme ne pourront se rendre à la cérémonie. L'investiture de Joe Biden se tient dans des conditions particulières. Le pays est sous tension. Depuis la prise du Capitole par des partisans de Donald Trump le 6 janvier, la capitale fédérale est placée sous haute surveillance, quadrillée par les forces de l'ordre, épaulées par des milliers de militaires. L'équipe de Joe Biden et la maire de Washington, Muriel Bowser, ont demandé à la population américaine d'éviter le centre de Washington et de suivre la cérémonie d'investiture en ligne ou à la télévision. Le comité organisateur de la cérémonie a limité le nombre d'invités et, sur l'immense esplanade du «National Mall», où des milliers d'Américains viennent traditionnellement voir leur nouveau Président prêter serment, plus de 190 000 drapeaux ont été plantés pour représenter ce public absent Entre-temps, la situation sanitaire du pays n'a été jamais aussi grave depuis la grippe espagnole de 1918. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché au monde par la pandémie du coronavirus, avec 24 millions de cas et près de 400 000 morts. En plus, il est signalé l'apparition du nouveau variant britannique. Sur le plan intérieur, l'urgence pour le nouveau Président consiste en la lutte contre la Covid-19. Une campagne de vaccination a été entreprise à la mi-décembre, mais elle est bien plus lente que prévu : seulement dix millions de personnes ont reçu une première injection, bien en deçà des 20 millions prévus pour fin décembre 2020 par l'administration sortante. Joe Biden a promis d'agir rapidement pour atteindre 100 millions d'injections au 100e jour de sa présidence. «Je suis convaincu qu'on peut y arriver», a-t-il déclaré. «La santé de la Nation est en jeu.» En parallèle, il compte s'attaquer au «Muslim ban», ce décret anti-immigration pris par Donald Trump qui interdit l'accès aux Etats-Unis pour les ressortissants de plusieurs pays musulmans, mais également de Corée du Nord ou du Venezuela. Le démocrate veut aussi agir sur le plan fiscal. En 2017, Donald Trump a fait part d'une large réforme fiscale qui a, notamment, baissé l'impôt sur les sociétés de 35% à 21%. Joe Biden, qui estime que des entreprises bénéficiaires ont continué à délocaliser des emplois à l'étranger, veut revenir sur la mesure dès le début de son mandat. Il souhaite fixer le taux à 28%. «Je ferai évoluer l'impôt sur les sociétés dès le premier jour», a déclaré l'ancien vice-président, en septembre, sur CNN. «L'idée est de prendre cet argent et de l'investir dans l'industrie, l'éducation, le système de santé. Ce sont les choses qui comptent pour les familles de la classe moyenne», a-t-il indiqué. Renouer avec les alliés Sur le plan extérieur, les Etats-Unis comptent «remporter la compétition avec la Chine» et «revigorer» leurs alliances pour «contrer» les principaux adversaires de Washington, a déclaré hier Antony Blinken, le futur secrétaire d'Etat. «Nous pouvons revigorer nos alliances fondamentales comme autant de multiplicateurs de notre influence à travers le monde. Ensemble, nous sommes en bien meilleure posture pour contrer les menaces posées par la Russie, l'Iran et la Corée du Nord et pour défendre la démocratie et les droits humains», devait-il dire à l'ouverture de son audition devant le Sénat, selon le texte diffusé par son équipe, et relayée par des médias. Les sénateurs l'interrogeront et doivent se prononcer par un vote sur sa nomination. L'autre priorité consiste à marquer le «retour» du pays sur la scène internationale «Le leadership américain compte encore», a plaidé Antony Blinken. «Lorsque nous ne sommes pas en première ligne, de deux choses l'une : soit un autre pays tente de prendre notre place, mais probablement pas de manière à promouvoir nos intérêts ou valeurs, soit aucun ne le fait, et c'est le chaos», a-t-il soutenu. Pour le futur chef de la diplomatie américaine «aucun des gros défis auxquels nous sommes confrontés ne peut être résolu par un pays agissant seul, même aussi puissant que les Etats-Unis». «Mais nous agirons aussi avec confiance, car l'Amérique, lorsqu'elle exprime le meilleur d'elle-même, est mieux placée que n'importe quel pays pour mobiliser les autres au nom du bien commun», a-t-il ajouté. «Guidés par ces principes, nous pouvons surmonter la crise de la Covid, le plus grand défi partagé depuis la Seconde Guerre mondiale», et «affronter la menace existentielle que pose le changement climatique», a-t-il encore affirmé. «Nous pouvons remporter la compétition avec la Chine, et rappeler au monde qu'un gouvernement du peuple, par le peuple, peut offrir des résultats à son peuple», a-t-il aussi déclaré, alors que la tension avec l'Empire du Milieu ne cesse d'augmenter. Advertisements