Avec les aides au retour des jeunes chômeurs à la terre, le pays, tel Atlas peut se relever et affronter le futur. L'Institut de technologie moyen agricole spécialisé de Boukhalfa, à Tizi Ouzou, entend relever le défi. Ils étaient dix-huit. Dix-huit jeunes diplômés de l'agriculture à échanger des informations avec les animateurs, autour de projets d'investissements. Cette première promotion rassemblant des jeunes garçons et des filles, se penche sur son avenir, un avenir, certes, plein de promesses. En effet, dans la mise en oeuvre du Pnda en ses divers programmes, l'agriculture s'emploie à favoriser l'émergence d'un marché de l'offre agricole, un marché structuré autour de l'exploitation de la terre. L'élargissement des segments d'activités constituant l'acte agricole à de nouveaux créneaux situés en amont et en aval de l'exploitation agricole, apparaît comme une source d'emplois s'adressant, notamment, aux jeunes diplômés du secteur, sans pour autant exclure les autres catégories. Encadrer les actions de l'activité agricole, tant en ce qui concerne la préparation, l'exécution ou la production et la valorisation des produits du terroir, offre autant de possibilité aux jeunes talents. Les énergies juvéniles, qui ne demandent qu'à être aidées pour s'affirmer, trouveront ainsi une épaule sûre, des conseils avisés et une aide certaine. Les activités ainsi «offertes» favoriseront, à terme, l'émergence d'une production agricole normalisée de qualité. Ce qui, à coup sûr, profitera à la production agricole normalisée de qualité. Elles permettront à la production agricole nationale, dans un premier temps, d'arriver à la sécurité alimentaire et aussi, pourquoi pas, à la reconquête ou la conquête des marchés internationaux. M.Kefil Rabah, le directeur de l'Itmas de Boukhalfa, avec dans les yeux une lueur de «missionnaire» ne tarit guère d'explications. Pour lui, et à le suivre, c'est une possibilité. «Cette action qui intéressera toutes les wilayas ayant une zone montagneuse, est une chance pour les forces juvéniles. Comme cette opération qui a démarré effectivement ce 14 janvier est une belle chance pour la région...». Cet accompagnement de la modernisation de l'agriculture s'adresse à «tous les jeunes chômeurs désireux s'investir dans les branches liées à l'exploitation agricole», comme le développement de la production et de la productivité, la valorisation des productions agricoles, la commercialisation, le stockage et le conditionnement, le développement de l'irrigation agricole et l'encadrement des actions. Afin d'orienter les jeunes promoteurs, des cellules d'écoute sont placées presque à tous les niveaux des services agricoles alors que, même les conservations forestières prêtent main forte à l'opération. Lors de la visite rendue au premier groupe de travail, la jeune animatrice, tout feu tout flamme, proposait une réflexion autour de «l'élaboration d‘un projet.» Il est vrai, que dans toute création d'entreprise, les premiers pas sont fondamentaux. Pour leur première journée, les promoteurs n'en passant que trois dans ce premier cycle, les jeunes faisaient part de quelques appréhensions. Il est vrai, que l'environnement, bancaire et administratif n'est pas... assez encouragent. Les interventions pour plus amples explications se font plus nombreuses: une jeune agronome prend la parole, elle se renseigne sur la filière poudre de lait, l'intention étant la création d'une petite fromagerie. Le directeur «tombe» la veste et mouille la chemise: «Non, il ne s'agira surtout pas de transformer des produits importés! Oui, tout le monde est mobilisé pour la réussite de l'opération.» M.Kefil va jusqu'à engager sa personne, son nom en se portant quasiment garant, aux yeux des jeunes. Du programme, il en fait une «affaire personnelle». La réussite est, certes, au bout du compte, mais, précise le directeur de l'Itmas, il s'agit d'attirer l'attention de tous sur et le sérieux de l'opération et l'engagement du promoteur à s'inscrire dans le sens de l'amélioration de l'agriculture et, partant, de ses propres revenus. L'Itmas, une école héritée de la colonisation est un joyau au service de la formation agricole et de l'information. Redynamisée depuis peu, elle a connu des périodes assez difficiles, notamment, quand il ne se passait pas de semaine sans qu'elle enregistre une incursion terroriste. La présence d'un détachement de la police communale a permis à l'école de retrouver la tranquillité et la sérénité. Cadre agréable, dont M.Kefil parle avec passion. Il évoque l'exploitation agricole attenant à l'école et aussi la présence d'eau et la volonté de l'équipe administrative et pédagogique de redorer le blason de l'institut. Un institut qui a failli disparaître, tant étaient grandes les tentations qui animaient certaines institutions qui avaient des vues sur ses terres. Rencontrés sur place, certains travailleurs, aussi bien enseignants qu'administratifs, se sont montrés très rassurés par «la nouvelle atmosphère, dans laquelle baigne l'école. Ce qui ne peut que nous encourager davantage», dira l'un d'eux. L'école qui participe activement à l'opération «jeunes promoteurs», n'oublie pas de continuer à jouer son rôle initial: la formation de techniciens pour le secteur. Transformée en ruche, l'Itmas a une belle vision de l'avenir de l'agriculture, des espoirs chevillés au corps et une réalité, celle de l'effort et du dévouement: deux «denrées» disponibles.