Le FLN se lance dans une grande opération de marketing politique. Le secrétariat de l'instance exécutive du FLN s'est réuni hier pour étudier les rapports qui seront présentés au conseil national les 28 et 29 avril prochains. Selon le porte-parole du parti, il s'agit du bilan de l'année qui vient de s'achever et des perspectives pour l'année prochaine. Il tient toutefois à préciser, que «ces rapports seront soumis, le jeudi matin, à l'instance exécutive avant de les présenter le soir même à l'appréciation du conseil national». Le CN constituera, dès l'ouverture des travaux, deux commissions; l'une sera chargée du programme annuel et une seconde qui s'emploiera à rédiger la déclaration finale du CN, ajoute-t-il. La première réunion du conseil national, depuis la tenue du septième congrès en janvier 2005, marquera le point de départ des prochaines échéances électorales qui auront lieu l'année prochaine. Désormais, à partir du week-end prochain, le FLN prendra la ligne droite qui mène aux législatives. Outre les rapports qui seront présentés sur l'avancement de la restructuration de la base du parti, le conseil national entamera la mission difficile de confirmation de la majorité dont il dispose et qui lui permettra de faire avancer ses propositions. Le FLN s'est attelé depuis le dernier congrès à élaborer une stratégie d'ensemble susceptible de se transformer en programme de gouvernement si les conditions propices pour son application sont réunies dans un futur proche ou lointain. Il a pour ainsi dire ouvert des chantiers à tout vent, à commencer par l'amendement de la Constitution qui représente le noyau à partir duquel partent les chevauchées pour la conquête du pouvoir. Il s'agit bel et bien de grande campagne de séduction que compte opérer le vieux parti pour reprendre les commandes. Or, si l'idée d'amendement de la Constitution aboutit, il sera situé définitivement sur son sort et élaborera en conséquence sa stratégie. Il compte également toucher aux lois organiques comme celles relatives aux élections. Une fois, la nature du régime définie par la nouvelle Constitution, les lois convenables seront envisagées. Le régime présidentiel auquel aspire Belkhadem exige un régime électoral plus fiable et un découpage électoral idoine à la réalisation d'une décentralisation effective. Finalement tout s'imbrique. L'amendement du code des APC et de wilaya s'impose. Les lois relatives à l'information et la fonction publique suivent. Le FLN pense donc à une refonte globale de l'Etat. Son président - d'honneur, selon son voeu, avec des prérogatives, selon les résolutions du congrès - avait entamé des réformes depuis le début de son premier mandat mais n'a pas pu les réaliser faute de temps ou d'agencement d'un calendrier trop chargé. Le FLN semble reprendre le relais pour mener à terme ce projet. Sur le plan marketing, le FLN met les bouchées doubles. Il a pris des initiatives importantes. Il crée son site internet, installe un centre de presse pour ouvrir un espace de rencontre avec les médias, consacre une journée de débat sur les questions relatives au métier d'informer, envisage une politique de communication nouvelle, va à la rencontre des autres partenaires de la société civile et du monde associatif. Au plan interne, la restructuration de la base est en voie de finalisation. Les élections se déroulent à bulletin secret dans les kasmas. L'initiative en soi mérite d'être soulignée. La direction a diffusé des instructions claires en ce sens comme pour couper l'herbe sous les pieds des anciens militants qui avaient pris l'habitude de recourir à la désignation aux postes de responsabilité. L'introduction de nouvelles conceptions démocratiques dans les instances du parti augure d'une ère nouvelle allant dans le sens d'une meilleure représentativité. Pourvu qu'elle soit reconduite dans le choix des candidats aux élections législatives et locales. Ainsi, le FLN aura le mérite d'avoir participé pleinement à la démocratisation de la classe politique qu'on dit piégée par les intentions malsaines de ses laudateurs mêmes.