Bientôt, l'Algérie célébrera le 24 février, une date phare, elle a pu rompre avec le cordon ombilical du colonialisme français et ses desiderata. Le mois de février, c'est aussi la date d'un élan historique qui a mis un régime oligarchique et despotique au placard. c'est pour la première fois qu'un Mouvement populaire qui se voulait foncièrement pacifique, exprime une brise libertaire sans que cela ne débouche sur une goutte de sang. Les deux dates sont imbriquées, elles reflètent la grande marche des Algériens et des Algériennes vers la liberté et la souveraineté. Mais la date du 24 février est doublement significative, elle porte en elle la dimension de la souveraineté réclamée à travers la création de l'Union générale des travailleurs algériens en 1956, et les nationalisations des hydrocarbures en 1971. Cet acte a bien remis les pendules à l'heure entre une Algérie jalouse de sa souveraineté et les appétits voraces d'une France qui gardait toujours les réflexes d'une ancienne puissance coloniale. C'est dire que les nationalisations ont été le prélude d'une autonomie de l'Algérie qui faisait son bonhomme de chemin vers son propre développement national et son sursaut patriotique dans la perspective de devenir une nation aux ambitions industrielles dignes de ce nom. L'Etat national s'est vu consolidé davantage à travers cette décision courageuse dans un contexte hostile et délicat au plan régional et international. L'Algérie se faisait connaître par sa doctrine indépendantiste et patriotique et anti-impérialiste, ce qui lui a valu le respect du monde libre à travers les pays qui luttaient pour arracher leur indépendance et faire face à la mainmise coloniale. L'Algérie avait, grâce à cette mesure courageuse consistant à nationaliser ses richesses naturelles, permis aux Algériens lambda d'avoir l'opportunité de s'inscrire dans la modernité en s'impliquant mordicus dans le processus de l'industrialisation du pays et de sa modernisation à travers le potentiel des travailleurs et des techniciens qui ont bénéficié des formations et de recyclages pour qu'ils puissent engager la marche du développement national et du progrès social. L'Algérie est en train de défendre cette démarche souverainiste et patriotique dans un environnement délétère et hostile au plan régional et au plan international. Certes, il reste beaucoup à faire, mais la défense de l'Etat national et sa consolidation, sont autant de leviers dont la pérennité de l'entité nationale en dépend mordicus. Donc, le mois de février est un mois qui apporte son lot de contributions historiques et de gestes qui ne sont pas des moindres, à savoir la démarcation par rapport à la dépendance des puissances coloniales et le lancement dans un processus relevant des tâches d'édification nationale. L'élan populaire du 22 février 2019 a été salvateur dans ce sens où il a mis un terme aux agissements d'une poignée d'oligarques et leurs représentants au sein du régime déchu de Bouteflika. Cela est une démarche qui s'inscrit derechef dans le sillage de l'élan patriotique salvateur pour l'Etat national. Les 22 et 24 février s'inscrivent dans la même démarche de la sauvegarde de la souveraineté et de l'unité nationale. C'est un creuset patriotique qui a su garder le lien intrinsèque entre les luttes d'hier pour le progrès social et le développement national via les nationalisations de nos richesses naturelles et le combat qui se poursuit pour la consolidation de l'Etat national et les fondements de la République démocratique et sociale. Il est impérieux de travailler dans le sens de la sauvegarde de cet acquis arraché par des hautes luttes et des sacrifices inouïs. Le combat pour les libertés démocratiques et de justice sociale passe inexorablement par la défense de la souveraineté nationale du pays et de ses institutions.