L'affaire de Djabelkhir vient de dévoiler la réalité politique d'une classe aux abois. La mouvance islamiste dans toutes ses variantes jubile et vit des moments festifs. Une sorte de rituel digne d'une offrande pour satisfaire les appétits démoniaques et voraces qui les animent. Aucune variante de cette mouvance n'a daigné dénoncer ce qui vient d'arriver à Djabelkhir. La liberté de pensée et de conscience n'est importante et prépondérante uniquement quand il s'agit de leur approche et leur liberté à eux. Jusqu'à maintenant, aucune variante de l'islamisme qu'elle soit «modérée» ou autre n'a osé afficher sa position claire et nette à l'égard de l'acte «liberticide» visant à ester Djabelkhir au tribunal à cause de ses idées critiques par rapport à des lectures différentes des textes purement historiographiques relatifs au patrimoine arabo-musulman et ses récits. Toute la mouvance islamiste s'est murée dans un silence «complice» quant au principe de la liberté et de la pensée critique. Est-ce une manière de cacher sa démarche visant à acquiescer le processus en cours en rapport avec l'acte d'interdire aux gens de recourir à l'esprit critique pour interroger l'histoire et les textes en bonne et due forme? La réponse est claire, elle ne souffre d'aucun soupçon, elle s'exprime pleinement à travers des attitudes dignes d'une duplicité et versatilité au plan du discours et de l'action politique. L'instrumentalisation de la politique sur fond d'une démarche machiavélique à l'image de ce que fait le MSP, FJD et leurs dérivés, montre on ne peut mieux que la mouvance islamiste utilise tous les moyens possibles pour s'introduire dans les institutions sous le fallacieux prétexte de la «participation» mais jamais remettre en cause son approche théocratique qui anime son existence politique. C'est dire que l'islamisme n'est pas soluble en politique, il constitue une menace quant à un processus démocratique fondé sur un paradigme dont les préalables sont bien déterminés. L'affaire de Djabelkhir renseigne sur le fossé qui existe entre la société qui aspire à se débarrasser des réflexes rétrogrades et archaïques et la volonté de la mouvance islamiste de se positionner en embuscade pour stopper tout processus visant la modernisation et l'évolution de la société vers le progrès et la pensée universelle et humaniste. L'hybridité dans laquelle se trouve la classe politique est de nature à favoriser toute pensée qui traduit et exprime des énoncés rétrogrades et obscurantistes. La mouvance islamiste dans toutes ses variantes, est hostile à tout ce qui fait référence à la pensée critique et un changement politique visant la consolidation des valeurs démocratiques où la référence à la modernité historique et humaniste doit être le maître-mot. Les islamistes évoluent dans une sphère où le dogme constitue l'alpha et l'oméga de son projet totalitaire et nihiliste. La liberté de conscience, la tolérance et la différence sont bannies dans le lexique islamiste. Le danger est à ce niveau, surtout quand on essaye de recourir à des standards sur le plan de la pratique politique, mais lesdits standards ne sont pas applicables sur les islamistes qui se croient être au-dessus de la société et des institutions. Il faut baliser le terrain politique, la pratique politique doit être assainie en urgence pour sauvegarder l'espace politique de ces dérives qui risquent de replonger le pays dans la spirale de la violence comme cela a été le cas durant les années 90 du siècle écoulé. Le message est clair, les islamistes ne cautionnent pas les causes qui pourraient les dénuder et les disqualifier politiquement. C'est une démarche opportuniste connue de par les expériences de cette mouvance dans les pays où sa présence a été marquée par le double discours et l'intrigue pour atteindre son objectif, à savoir le pouvoir politique. L'affaire de Djabelkhir a le mérite de démasquer davantage cette mouvance aux antipodes de la pratique politique fondée sur la différence, la tolérance et la liberté de conscience.