L'islamisme version Djaballah et ceux qui périclitent dans son giron, ont toujours traité la composante amazighe comme sous-culture C'est une situation nouvelle qui verra la mouvance islamiste revoir ses référentiels quant aux valeurs comprenant des dimensions qui faisaient propager des ersatz, le moins que l'on puisse dire, monolithiques, dignes de la pensée unique. Les islamistes semblent ne pas digérer la nouvelle avancée qui a trait à la variante identitaire, à savoir tamazight. Leurs réactions mitigées comme c'est le cas pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui assimile de façon feutrée la reconnaissance de tamazight et de la journée de Yennayer, comme journée nationale chômée et payée. Cette assimilation répond surtout à une démarche quasiment tactique et aussi à une donne qui s'inscrit dans les jeux d'équilibres auxquels se réfère le MSP pour ne pas perdre de sa sève au niveau de la société par rapport à cette dimension identitaire qui est tamazight. Donc, la question de tamazight se fait élucider comme une démarche en dehors du corpus qui régente la mouvance islamiste, surtout la variante extrémiste et rigoriste qui est incarnée par Abdallah Djaballah et son mouvement politique qui porte le label du Front de la justice et le développement (FJD). Tamazight est vu comme un corps étranger que l'on vient d'inoculer dans le système représentant la pureté et le sacré, avec une teinture politicienne d'un islam dévoyé et dénaturé par ceux-là même, qui rejettent d'emblée une autre variante ou composante historique et civilisationnelle qui donne à la société son référentiel et sa matrice, voire sa personnalité qui n'est pas imbibée dans leur giron islamiste et islamisant. Avec la reconnaissance de la journée de Yennayer comme une journée nationale, la mouvance islamiste se voit complètement torpillée par cette nouvelle donne qui vient d'inclure une symbolique identitaire, comme variante soutenue par un mécanisme constitutionnel qui fait d'elle une variante estampillée du sceau de l'inviolabilité et de l'irréversibilité. C'est une situation nouvelle qui verra la mouvance islamiste, revoir ses référentiels, quant aux valeurs comprenant des dimensions qui faisaient propager des ersatz, le moins que l'on puisse dire, monolithiques dignes de la pensée unique en occultant sciemment le socle identitaire tel qu'il a évolué historiquement, participant consciemment dans le déni de l'histoire nationale et ses accumulations séculaires. L'islamisme a toujours voulu occulter la composante berbère dans sa littérature politique, même s'il en fait cas, il l'aborde de façon minorée et comme appendice usité par «les pourfendeurs» des «constantes» de la nation qui ne peut être pour eux que musulmane et de surcroît arabe. La mouvance islamiste a tout le temps cultivé la culture, pour ne pas dire la politique de déni envers la composante amazighe, et ce n'est pas par méconnaissance de la société algérienne et de son histoire millénaire, non, c'est pour des raisons idéologiques et fondatrices de leur propre mythe d'une nation au-dessus de toutes les ethnies et les civilisations. C'est une démarche qui a été entretenue comme une forme réductrice de la portée de toutes les civilisations antérieures à leur dimension, doublement instrumentalisée à savoir l'islamité et l'arabité de l'Algérie en marginalisant ce qui a été le catalyseur de ces deux variantes qui ont été accueillies par les autochtones de ce pays, à savoir les Amazighs. L'islamisme version Djaballah et ceux qui périclitent dans son giron, a toujours traité la composante amazighe comme sous-culture, voire une espèce de représentation folklorique formaliste. C'est ce qui ressort de la déclaration d'un chef du parti islamiste, connu par son rigorisme pompeux et populiste, Abdallah Djaballah en l'occurrence, il dit dans ce sens: «Nous sommes avec la reconnaissance qui permettra à tamazight d'être complémentaire et consolidant la langue arabe», a attesté le président du FJD, Abdallah Djaballah. La minoration de notre variante ancestrale et millénaire de la part de la mouvance islamiste, renseigne sur les jugements de valeur qui constituent le système argumentaire de cette mouvance. C'est un système qui plaide et qui oeuvre pour l'effacement et l'occultation du référentiel identitaire propre à l'Algérie. C'est une vision antidémocratique qui montre on ne peut mieux, que l'islamisme n'est pas soluble dans un système pluraliste et de tolérance et de la diversité culturelle et identitaire. Pour Djaballah, la composante amazighe doit être rattachée à la langue arabe pour qu'elle ne puisse pas sortir de sa ghettoïsation et de son ostracisme longtemps alimenté. Donc, la minoration s'explique chez la mouvance islamiste qui voit dans la langue berbère juste un «compliment» de la langue arabe. Les islamistes savent que tamazight en tant que variante millénaire a toujours véhiculé et véhicule une dimension qui la renvoie à son historicité séculière qui n'est pas chargée de symbolisme exacerbé de la religion dans son expression, vertement dogmatique et rigoriste, en rejetant les autres valeurs civilisationnelles qui véhiculent cette charge qui fait de l'instrumentalisation de la religion un cheval de bataille pour asseoir un semblant de légitimité. C'est le cas pour Yennayer qui est maintenant constitutionnalisé et institutionnalisé, comme référence et un symbole de la fête nationale d'un peuple foncièrement amazigh sans pour autant qu'il tourne le dos au processus historique qui a façonné l'histoire du pays en le dotant d'une richesse culturelle, civilisationnelle et identitaire qui consolide le socle de la nation et de la personnalité nationale, à savoir son triptyque qui fait sa mosaïque et sa diversité. Yennayer vient pour renforcer cette personnalité et cette identité en réparant ce qui a été occulté par une espèce de déni et faisant preuve de reconnaissance de cette réalité historique et faire en sorte de combattre toutes les formes d'inepties historiques qui ont été cultivées par les imposteurs et les colporteurs de l'Histoire et de la vérité historique. Les islamistes vont encore une fois apprendre à faire face à la vindicte de l'Histoire, surtout que Yennayer est vu autrement par leurs sbires qui considèrent que tout ce qui n'émane pas de leur pensée unique et inique relève de l'hérésie. Cette fois, les choses ne se présentent pas de la sorte, Yennayer est la quintessence de la matrice identitaire de l'Algérie, si par hasard les islamistes déclarent la guerre contre cette symbolique, ils risquent de grincer des dents et ils seront voués aux gémonies.