L'avion transportant le président de la République a atterri, hier, à l'aéroport militaire de Boufarik, venant d'Allemagne où le chef de l'Etat se soignait d'une affection à son pied droit. Avec ce retour au pays, Abdelmadjid Tebboune a terminé un séjour médical en Allemagne, en deux temps. En effet, atteint par le coronavirus, le président a été transféré dans un grand hôpital allemand spécialisé, pour y subir des examens médicaux approfondis. La présidence de la République qui communiquait régulièrement sur son état de santé avait rendu public un communiqué où il a été fait état d'un «traitement adéquat et son état de santé est stable et n'est pas préoccupant». La même source avait également indiqué que le staff médical qui s'occupait du président avait annoncé des résultats d'examens rassurants. Le premier séjour médical du président de la République avait duré près de deux mois, entrecoupé par des communiqués de la présidence de la République et surtout par un message vidéo, posté le 13 novembre 2020 sur twitter, où Tebboune donnait des nouvelles de sa santé aux Algériens. En 4 minutes d'images et un discours bref, mais rassurant, le chef de l'Etat avait fait taire les rumeurs qui circulaient sur son état de santé. On se souvient que la sortie médiatique présidentielle intervenait dans un climat régional chargé d'électricité, avec la normalisation des relations entre le Maroc et l'entité israélienne, en sus de la reconnaissance par Donald Trump de la prétendue marocanité du Sahara occidental. Mission difficile pour Tebboune Le chef de l'Etat avait eu un commentaire qui remettait les choses à leur place. «L'Algérie est forte et plus forte que certains ne le pensent», avait-il affirmé, non sans souligner, allusion aux manigances du Maroc: «Nous nous y attendions.» Les propos du président Tebboune ont donc «désamorcé» la situation régionale et le lourd climat que faisaient peser certains cercles sur l'opinion nationale. Son premier séjour médical a pris fin le 29 décembre 2020. Le lendemain, il recevait le chef d'état-major de l'ANP. Il entamera ensuite une série de réunions, dont celle du Conseil des ministres. Il a reçu un groupe d'opérateurs économiques, signé la Constitution et la loi de finances 2021. Le président restera une dizaine de jours en Algérie avant de reprendre son protocole de soins en Allemagne, cette fois pour une affection au niveau du pied droit. En effet, le 10 janvier dernier, il s'est envolé en direction de l'Allemagne pour y poursuivre, dit-il, «le protocole thérapeutique, décidé par les professeurs, et dont il ne reste pas beaucoup, mais nécessaire». Il précisera qu'une «petite intervention chirurgicale au niveau du pied n'est pas à écarter». Après un autre mois de soins, le président de la République retrouve le pays dans un contexte sanitaire très stable, faut-il le souligner, avec un taux de contamination au Covid-19 sous contrôle et une campagne de vaccination qui a bel et bien démarré, même si les Algériens déplorent le rythme assez lent, en raison des quantités insuffisantes de vaccins disponibles. Mais la promesse d'une production locale dudit vaccin est de nature à atténuer les appréhensions et confirmer l'excellente gestion de la pandémie. Cela est le côté jardin de la situation qui prévaut dans le pays. Du souffle pour l'Exécutif Il faut souligner, néanmoins, que le Covid-19 a généré d'immenses problèmes socio-économiques. Un chômage en hausse, un pouvoir d'achat en baisse, une bureaucratie étouffante, des départements ministériels inefficaces...Bref, le côté cour est véritablement chargé. Aussi, le président de la République est dans l'obligation de secouer l'Exécutif, lui redonner du souffle et réparer les ratés de certains de ses membres. Les Algériens attendent du chef de l'Etat des initiatives fortes, dont l'effet devra être ressenti à une large échelle. Un peu comme ce qui a été fait pour les zones d'ombre, mais en beaucoup plus grand. L'attente est, en effet, très importante et seul le président a la responsabilité d'y répondre. Il n'aura pas le temps de la convalescence et encore moins une quelconque période de grâce. Il faut dire qu'en la matière, Tebboune a son «savoir-faire», mais encore faut-il que l'environnement, aujourd'hui chargé, l'autorise à des actes «courageux». Il faut dire que c'est à ce prix que le président confirmera la confiance placée en lui. Il devra «épater» son monde. Ce n'est pas facile, mais cela reste l'une des conditions pour la réussite du volet politique de sa mission. À ce propos justement, le président de la République devra donner le coup d'envoi à une phase cruciale des réformes qu'il a engagées, à savoir les élections législatives, sachant que l'avant-projet du Code électoral a été débattu et n'attend plus que son adoption par le Conseil des ministres et les deux chambres du Parlement. 2021 ne sera pas une année facile pour personne, mais encore plus pour le président de la République à qui il reste désormais moins de quatre années de mandat pour remettre le pays sur les rails.