Le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Ghaza, a fustigé hier Israël qui bloque l'entrée des vaccins contre le coronavirus dans l'enclave, dénonçant un «crime» en «violation» du droit international. L'Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie occupée, a accusé lundi l'Etat hébreu d'avoir refusé l'entrée de milliers de vaccins contre le Covid-19 à Ghaza, enclave de deux millions d'habitants sous blocus israélien. Le Cogat, l'organe israélien chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens, a affirmé de son côté que la demande palestinienne d'entrée de vaccins est «en cours d'examen et attend une décision politique». Cette position israélienne est «un vrai crime et une violation de toutes les lois internationales et normes humanitaires», a dit Hazem Qassem, le porte-parole du Hamas, dénonçant une mesure «discriminatoire» par Israël. Il a en outre appelé à la fin du blocus qu'Israël impose, depuis plus d'une décennie, à Ghaza dans le but, selon l'Etat hébreu, de contenir le mouvement armé Hamas. Le gouvernement palestinien a appelé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à tenir Israël pour «pleinement responsable des dangers liés à l'interdiction d'entrée des vaccins à Ghaza», a déclaré son porte-parole Ibrahim Melhem à Ramallah. L'Autorité palestinienne a lancé début février la vaccination auprès de son personnel médical, après avoir reçu 2.000 doses de l'Etat hébreu. Elle devait recevoir mi-février au moins 50.000 autres vaccins grâce au dispositif «Covax» d'aide aux pays les plus pauvres, mis en place par l'OMS et l'Alliance pour les vaccins. Elle a également reçu 10.000 doses du vaccin russe Spoutnik V et indiqué son intention d'en partager une partie avec les Palestiniens de la bande de Ghaza, territoire géographiquement séparé de la Cisjordanie par Israël. Ces derniers jours, des sources israéliennes ont suggéré que le transfert de vaccins à Ghaza relevait d'une décision politique qui pourrait être liée à des pourparlers engageant Israël et le Hamas. En Cisjordanie, le ministère de la Santé a officiellement recensé plus de 115.000 cas, dont plus de 1.400 décès. A Ghaza, plus de 53.700 infections ont été enregistrées, dont 538 morts.