Les déchets, un véritable fléau qui frappe l'Algérie. Ils prolifèrent à travers les quatre coins du pays mettant en danger la santé des citoyens et leur environnement. Des moyens colossaux ont été dégagés, des politiques se sont succédé sans que les pouvoirs publics n'arrivent à stopper ce désastre, car la gestion des déchets n'est pas seulement une question de moyens, c'est aussi une culture. Celle-ci fait défaut de façon criarde au sein de la société algérienne. L'Agence nationale des déchets, sous la tutelle du ministère de l'Environnement, semble avoir trouvé une solution pour développer les bonnes habitudes chez les citoyens. Elle a décidé de faire appel à la société civile pour l'aider dans cette délicate mission. C'est, ainsi, que cette agence d'Etat a tenu, hier, au niveau de son siège national à Alger, une rencontre regroupant des experts du domaine, mais surtout 14 associations nationales activant dans la protection de l'environnement. «Nous avons signé des conventions de coopération avec ces 14 associations afin de travailler ensemble dans la sensibilisation des citoyens par rapport à la problématique des déchets», a affirmé, fièrement, le directeur général de l'Agence nationale des déchets (AND), Karim Ouamane. Celui qui rappelle l'importance de la société civile comme point de liaison entre les autorités et la population, révèle qu'un programme riche est prévu au profit de ces 14 associations. «Il s'agit, notamment, de rencontres virtuelles dans la gestion des déchets, afin de former des bénévoles qui maîtrisent parfaitement la problématique de la gestion des déchets», soutient le même responsable. Ces associations vont également travailler activement avec l'AND pour sensibiliser les citoyens sur la question. « Le but étant de rendre le citoyen comme un véritable partenaire dans la gestion des déchets», a soutenu le même responsable. Car, pour lui, sans l'implication des citoyens on ne pourra jamais arriver à une gestion moderne des déchets. L'AND compte donc sur la société civile pour mieux impliquer les citoyens dans ce grand défi. Surtout que le nombre de déchets ne cesse de croitre d'année en année. Selon les responsables de l'Agence nationale des déchets, les ménages seulement ont généré 13 millions de tonnes de déchets. Un grand fardeau qui pourrait se transformer en véritable mine d'or. Pour peu que l'on prenne la peine de les trier et les recycler. «C'est une culture que l'on doit ancrer au sein de nos familles», soutient Adam Tabouche, de l'association «Barik 21» pour la protection de l'environnement et le développement durable. Cette association de la wilaya de Skikda, qui a signé la fameuse convention avec l'AND, travaille sur la sensibilisation des enfants à l'école. «On va former les enfants dès leur plus jeune âge. On va faire le tour de la wilaya de Skikda pour leur apprendre les gestes de tri et les initier au recyclage», souligne ce jeune homme. «Ces enfants seront d'un côté des ambassadeurs du tri des déchets chez leurs familles, d'un autre côté ils auront dès leur jeune âge cette culture qui, on l'espère, prendra petit à petit le dessus», a-t-il expliqué avec beaucoup d'optimisme. L'Association nationale pour le bénévolat faisait également partie des organismes bénévoles concernés par cette convention. Son président, Ahmed Malha, plaide aussi pour l'implication des enfants. Mais il estime que des actions de sensibilisation doivent également être dirigées vers les mamans. «Elles sont notre plus grand espoir pour relayer au plus vite cette culture de la gestion des déchets», a-t-il conclu non sans mettre en avant l'impact que cela pourrait avoir sur l'économie nationale. La solution à la crise peut donc être dans nos...poubelles!