Ce n'est pas un secret défense. L'état-major de l'armée avoue publiquement que l'Algérie est en guerre contre un ennemi très outillé. Ce conflit qui se déroule sur le terrain du Net fait la part belle aux nouvelles technologies. Le premier acte de cette guerre s'articule sur des opérations de propagande et de désinformation téléguidées à partir de l‘étranger. Le second acte consiste à l'encerclement aussi hermétique que possible des frontières, se basant soit sur des hostilités régionales soit en hébergeant des bases d'actions ou des éléments capables de créer des crises. C'est la guerre de quatrième génération ou la guerre hybride. Ce qui appelle à une nouvelle approche des questions sécuritaires, qui prenne en compte à la fois les aspects régionaux, les dynamiques technologiques et militaires, mais aussi médiatiques. «Les guerres de nouvelle génération ciblent les sociétés et se basent sur la propagande et la contre-propagande, manipulant l'opinion publique et orientant ses comportements et ses visions», a déclaré, hier, le général de corps d'armée Saïd Chanegriha à l'ouverture du Séminaire national sur «Les guerres de la nouvelle génération: défis et méthodes de confrontation.» Le chef d'état-major s'exprimait devant un parterre composé de ministres (Affaires étrangères, l'Intérieur, la Justice et la Communication), des commandants de Forces et de la Gendarmerie nationale, le commandant de la 1ère Région militaire, des chefs de départements ainsi que des directeurs et chefs des services centraux du MDN. Ce séminaire de haute facture, organisé par l'Ecole supérieure de guerre en 1ère Région militaire et animé par des enseignants universitaires, des experts algériens civils et militaires, a pour objectif de mettre en exergue les principaux aspects de ce thème important. L'enjeu est crucial face à des ennemis insaisissables maniant directement la stabilité du pays par la propagande. «Depuis plus d'un an, les ennemis de notre pays ont mis en application un plan connu par les experts sous le nom de ‘'guerre de quatrième génération''» a averti le chef d'état-major soulignant que l'ANP, en coordination avec l'ensemble des services de sécurité, «a mis en place d'efficaces contre-mesures pour éliminer cette menace». Toutefois, a-t-il insisté, ces mesures «ne pourraient être pleinement efficaces si elles n'étaient pas soutenues par une solidarité réelle et effective de l'ensemble des forces vives de notre peuple». Cet appel de l'armée à toutes les composantes de la société trouve tout son sens car les promoteurs de cette guerre hybride se basant sur des concepts nouveaux ont certainement oublié les ressorts de la société algérienne qui constitue la véritable arme de défense. Celle de la capacité des Algériens, toutes sensibilités politiques et tendances idéologiques confondues à faire taire leurs divergences quand la souveraineté ou l'intégrité du territoire sont menacées. Rappelons-nous de la fameuse phrase lancée en 1963 par l'ancien président Ahmed Ben Bella quand les Forces armées royales marocaines se sont attaquées à l'Algérie en octobre 1963. Il fallut répéter par trois fois « Hagrouna, hagrouna, hagrouna!» pour que toute l'Algérie se lève comme un seul homme.