Le ministre rencontrera le directeur général du FMI et le vice-président de la SFI. Le ministre des Finances, Mourad Medelci, et le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, représentent l'Algérie aux réunions de printemps 2006 du FMI et de la Banque mondiale qui se tiennent aujourd'hui et demain aux sièges des deux institutions financières internationales à Washington. Le séjour à Washington s'annonce plutôt laborieux pour le ministre des Finances qui aura à s'entretenir avec de hauts représentants de ces deux institutions, ainsi que sont prévues des rencontres bilatérales avec plusieurs chefs de délégations arabes et africaines. En plus de sa participation aux travaux de la réunion intergouvernementale du groupe des 24 (G24), dont l'Algérie est membre, le ministre assistera aux travaux du Comité de développement et du Comité financier et monétaire. Outre le DG du FMI, Rodrigo Rato, le ministre doit rencontrer le nouveau vice-président de la Société financière internationale (SFI), filiale de la BM, Thunnel, pour discuter du développement du secteur privé en Algérie. Les Conseils des gouverneurs de la BM et du FMI ne se réunissent, en séance plénière, qu'à la réunion annuelle d'automne et dont la prochaine est prévue pour les 19 et 20 septembre 2006 à Singapour. Le programme des réunions de printemps de la BM du FMI se focalise cette année sur l'allègement de la dette, l'énergie propre au service du développement des PED, les échanges commerciaux et l'accélération du programme de l'éducation pour tous. Elles regroupent les représentants économiques des 184 pays membres des deux institutions de Bretton Woods. Selon ses prévisions économiques de printemps, le FMI prévoit une croissance de 4,9% du PIB mondial, et met en garde devant des risques persistants dus au pétrole cher et aux déséquilibres mondiaux. Celles-ci prévoient que «la croissance du PIB mondial s'établira à 4,9% en 2006, soit 0,6 point de plus que prévu fin septembre, avant de ralentir à 4,7% en 2007». Selon ce rapport semestriel, le FMI conseille aux décideurs de ses 184 Etats membres de «s'attaquer aux facteurs de vulnérabilité importants», au nombre de quatre dont deux liés aux incertitudes dues à la conjoncture et deux liés à des événements moins probables mais très coûteux. Le rapport cite ainsi «le niveau élevé et instable des cours du pétrole» et un «durcissement des conditions de financement sur les marchés des capitaux», une aggravation des déséquilibres mondiaux de la demande, le rééquilibrage entre un dollar trop fort et les monnaies trop faibles de certains pays émergents asiatiques ainsi que les risques potentiels découlant d'une éventuelle pandémie de grippe aviaire. Concernant l'Afrique, le FMI estime que la croissance en Afrique subsaharienne devrait atteindre un taux de 5,8% cette année contre 5,5% en 2005. Un fait intéressant à relever est que, «l'accélération de la croissance est largement imputable aux pays producteurs de pétrole», expliquent les experts du FMI qui relèvent qu'un redressement significatif de l'activité économique devrait se vérifier avec l'augmentation des capacités de production en Angola et au Congo ainsi que le développement de la production pétrolière en Mauritanie. Le rapport indique que cette dernière a augmenté bien au-dessus de la tendance historique» et insiste sur la poursuite de la rigueur budgétaire et la maîtrise de l'inflation. En 2005, parmi les pays producteurs de pétrole, la croissance s'est accélérée au Nigeria, mais s'est ralentie au Tchad et en Guinée équatoriale. Parmi les pays importateurs de pétrole, le prix des métaux a alimenté la croissance comme en Zambie et en Afrique du Sud, estime par ailleurs le FMI qui ajoute que l'Ethiopie, la Sierra Leone et le Mozambique ont atteint un taux de plus de 7% de croissance grâce à l'impact de leurs réformes économiques.