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Les langues sont le point nodal des «questions mémorielles»
Tassadit Yacine et Hafid Adnani
Publié dans L'Expression le 27 - 02 - 2021

«Pour nous maintenant comment inscrire notre combat pour la langue, pour l'Algérie, pour la société algérienne, la libération totale de l'Algérie? Parce que la question de la langue détermine tout. Etant donné qu'elle est liée au complexe arabo-islamique, puisque la langue est liée à la religion, et puisque tout ce qui se fait en Algérie, contre le peuple algérien, se fait au nom de la religion et au nom de la langue arabe. Et à l'heure actuelle, je crois que notre combat, c'est ça.»
Ces mots du grand écrivain et dramaturge Kateb Yacine (1929 - 1989) sonnent encore comme un avertissement.
En ce qui concerne la France, dès 1789, la langue «d'Oil» s'impose comme projet politique, et fait l'objet d'une promotion considérable car elle devient le français «national» support de la communauté de citoyens «révolutionnaires» constituant la future nation.
L'obligation scolaire (loi Jules Ferry de 1882), a permis la généralisation du français à tout le territoire, au détriment des langues régionales «ravalées» au rang de patois.Pierre Encrevé déclarait qu' au début du XXe siècle, trois Français sur quatre ne parlaient pas le français. La langue française s'est constituée dans la violence dans un pays pourtant riche de ses langues et de ses cultures. L'Abbé Grégoire a joué un rôle notable de destruction des langues dites régionales au profit de l'hégémonisme linguistique.
Aliénations linguistiques et culturelles
L'Etat va ainsi imposer sa langue, ses juristes, ses contrôleurs chargés de veiller sur la bonne transmission de la langue légitime (orale et écrite) en passant par ses propres institutions.
Cette vision de l'Etat-nation, est celle qui a été «naturellement» élue par les nouveaux tenants du pouvoir en Algérie, en 1962 en considérant l'arabe comme seule langue de l'Etat et du peuple en rejetant dans les ténèbres des millénaires d'histoires et invisibilisant des millions de citoyens attachés à cette langue et à leurs traditions.
L'arabe incarne de plus une sacralité de l'ethnie du Prophète et renvoie à l'islam, à la «révolution» de Novembre. Pratiquer l'arabe, c'est se déclarer digne d'être citoyen, digne de représenter l'Algérie dans ses choix fondamentaux à la fois révolutionnaires et religieux.
Pour ce qui est de l'histoire de cette terre «Algérie» reconnue par la circulaire du 14 octobre 1839, d'Antoine Virgile Schneider, alors ministre de la Guerre, on peut dire que la cohabitation des langues en a été une de ses caractéristiques berbère (tamazight), punique, grec, arabe, espagnol, turc, français, espagnol,, italien, mais que la conquête française dès 1830 a plutôt, dans une vision tronquée de la réalité, donné la primauté à la langue arabe, même si cette dernière devait être dominée par le français.
En effet, la question de la langue détermine tout (langue, culture, modes de vie, de penser et de vivre) comme le dit Kateb Yacine, qui était très sensible à l'aliénation de la langue berbère -tamazight - dans l'Algérie indépendante. La langue et la culture berbères n'ont toujours pas trouvé la place qui leur revient dans le champ linguistique de l'Algérie contemporaine, même si les revendications citoyennes ont fini par aboutir à la consécration de tamazight comme langue officielle (2016) à côté de la langue arabe.
L'espace linguistique algérien est caractérisé également par la présence de l'arabe dialectal, la fameuse darija, qui est toujours et encore condamnée à l'oralité (et absente des institutions officielles et de l'Administration au même titre que le berbère). Cet espace contient également l'arabe médian, bien sûr, mais aussi le français, au statut ambigu, langue de création et d'une culture francophone importante, car l'histoire de l'Algérie et son émancipation de la tutelle coloniale s'est effectuée dans cette langue. Elle fait partie, qu'on le veuille ou non, du patrimoine linguistique algérien.
Ces langues qui vivent encore en Algérie en 2021, et mis à part le berbère, suffisamment ancien pour obtenir ici le statut de langue autochtone, sont autant de «butins de guerre» qu'a connus l'histoire de cette région, selon la formule de Kateb Yacine.En lieu et place de ce raisonnement, l'histoire algérienne est une suite d'aliénations, de dominations et d'effacements.
Si l'on se borne à la colonisation française, non seulement on décida tôt de faire de l'Algérie une colonie de peuplement en encourageant les immigrants d'origine européenne à s'y établir, si bien que Français, Suisses et Espagnols s'installent à l'Ouest, Italiens et Maltais se fixent à l'Est, et des terres expropriées sont distribuées gratuitement aux paysans européens; mais aussi, et dans le prolongement, on entama la négation, l'aliénation et la domination linguistique et culturelle de l'Algérie.
Domination culturelle
En plus des crimes dont des massacres de civils et de la dépossession physique des terres, la dépossession culturelle et linguistique a été une autre réalité implacable du système colonial. Elle se matérialise d'abord et avant tout par cette présence nombreuse et dominatrice de colons qui ne manifestent que du mépris pour ce qu'ils considèrent ouvertement comme inférieur, doublée d'une volonté de domination qui est à leur avantage...mais cette domination culturelle et linguistique s'accentue surtout avec l'introduction à partir de 1883, du système éducatif français nouvellement mis en place par Jules Ferry; même si d'autres voies d'enseignement et de formation, très peu ouvertes aux indigènes musulmans, ou spécialement ouvertes pour eux (les écoles arabes-françaises et Medersas créées spécifiquement pour les élites indigènes bilingues en 1850) existaient avant cette date.
Dans les rangs des militaires, administrateurs et civils, très peu doutent de la mission «civilisatrice» de la France coloniale. Pour eux, la domination de l'Algérie passe par la propagation du français et de l'école laïque.
L'islam comme étendard des colonisés
Il n'en demeure pas moins que la résistance s'est organisée et s'est exprimée, notamment par le canal de la religion, sachant que la mise à l'écart de facto des musulmans indigènes depuis le Sénatus-consulte de Napoléon III du 14 juillet 1865, en désignant (Article premier) l'indigène musulman et en le séparant des autres habitants de l'Algérie, fait déjà, avant même le décret Crémieux, de l'islam le trait caractéristique qui sépare la France comme idée, comme communauté de valeurs (certes valeurs très écornées en Algérie à cette époque, au regard de l'universalité des valeurs de la Révolution de 1789), des indigènes musulmans, dont bien sûr les Berbères.
Tout se passe comme si la France en Algérie avait déjà choisi son ennemi, ancien et historiquement persistant, et lui a donné par la même occasion une légitimité à sens unique: l'islam.
Et de «politique musulmane de la France», il y en a eu, selon les mots de l'historienne Jalila Sbaï. Un islam que l'on veut réformer mâtiné de «christianisme» afin d'assimiler les musulmans aux Français. Une politique, il va de soi, qui nourrit encore le rapport à l'islam et aux musulmans de France.
Des institutions avaient, par ailleurs comme objectif d'orienter cette politique, telles que la Commission interministérielle des affaires musulmanes ou le Centre des Hautes études et d'administration musulmane.
Dans cette même année 1883 où une déclinaison «adaptée» de l'école de Jules Ferry est introduite en Algérie, un des penseurs de la IIIe République, Ernest Renan, dans une conférence intitulée: «L'islam et la science» ne s'est-il pas exclamé: «Toute personne un peu instruite des choses de notre temps voit clairement [...] la nullité intellectuelle des races qui tiennent uniquement de cette religion leur culture et leur éducation!»
L'islam est ainsi devenu, par une évidente réaction, le seul et unique dénominateur commun d'une population algérienne aliénée, dominée, soumise au système colonial. Les juifs d'Algérie (les «israélites indigènes» qui étaient au nombre de 35000) eurent droit par ailleurs, et d'office, à la citoyenneté française dès le «décret Crémieux» de 1870.
Une logique implacable s'est installée. Il y a d'un côté la France en Algérie et de l'autre, les indigènes musulmans. Ils sont et resteront jusqu'en 1962, le miroir réfléchissant du colonialisme.
Par conséquent, de l'école coranique aux écoles arabes-françaises et les Médersas (créées en 1850 par un colonialisme empêtré dans ses contradictions et ses hésitations d'avant la fin du Second Empire et donc du fameux rêve du «royaume arabe»), c'est la langue arabe classique (celle du Coran) qui représenta le mieux, d'une certaine manière, les opprimés du système colonial, par un «contrat» tacite entre le colonisateur et le colonisé.
Dans la société algérienne colonisée, c'est l'«Arabe» qui devint le qualificatif qui désigne l'indigène musulman (l'«Arabe» de Camus), au détriment du «Berbère» qui se retrancha lui aussi dans une résistance sciemment ignorée, notamment dans les montagnes isolées de Kabylie, mais pas uniquement.
Pour les autorités françaises et l'opinion publique avant la colonisation, l'Algérie était habitée par des «Turcs» ou, au mieux, par des «Maures». Par la suite «Turcs» et «Maures» deviennent de plus en plus nettement des «Arabes».
La fin du Second Empire confirme donc l'échec des tentatives pour donner à l'arabe un statut de langue nationale moderne en Algérie et l'inté- grer à une culture impériale française. L'arabe résiste donc dans un premier temps car il fut le seul «légitimé» d'emblée par le colonisateur français.
L'arabe, langue du Coran par excellence, devient ainsi naturellement, même après 1870 et l'installation définitive du système colonial qui veut à tout prix soumettre et assimiler (après la répression féroce de la guerre de Mokrani et de Cheikh Aheddah en 1871), la principale langue, sinon l'unique, symbole de la résistance à l'oppression coloniale, statut octroyé par un imaginaire français qui vient de loin, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie.
Du poète kabyle Si Mohand Ou Mhand à l'instituteur Si Amar Ou Saïd Boulifa à l'oeuvre plurielle autour de la langue et la culture berbères, en passant par Belkacem Ben Sedira qui est un des premiers spécialistes algériens de l'arabe dialectal, notamment et du berbère, les résistances à cette «arabité-islamité» des indigènes qui se sont organisées ne pouvaient fortement influencer le cours de l'Histoire et l'aliénation progressive d'une amazighité qui a tout de même «persisté», à défaut de réellement «résister» comme l'écrira plus tard Mouloud Mammeri.
Il serait faux toutefois, comme l'écrit Salem Chaker, de croire que la France ignorait, y compris avant 1830, l'existence des Berbères en Algérie.
Plusieurs journaux de voyage, de rapports de missionnaires et de consuls, en font explicitement mention. Venture de Paradis avait confectionné son dictionnaire kabyle, chaouïa, darija, turc au XVIIIe siècle. Mais cette connaissance restait confinée dans des milieux très restreints et très savants.
Et le drame se poursuivit à l'indépendance
Et le drame se poursuivit à l'indépendance de l'Algérie: la ligne des nouvelles autorités algériennes n'a pas, comme chacun le sait, bougé de cette réalité; et c'est l' «arabo-islamisme» selon les mots de Kateb Yacine, qui s'installa avec l'arabe classique comme la seule langue officielle, ce qui relégua à la clandestinité, avec une brutalité inouïe, l'arabe dialectal (la darija) et surtout le berbère, paradoxe des paradoxes, car le Mouvement national radical algérien naît en France en 1926 avec l'Etoile nord-africaine, essentiellement dans un milieu de travailleurs kabyles comme Amar Imache et Mohamed Si Djilani.... Et les Berbères d'Algérie ont payé un lourd tribut pendant la guerre d'Algérie. Même si la revendication culturelle berbère, depuis 1980, notamment a donné (et ce fut un très long processus semé d'embûches), des résultats probants dans l'Algérie indépendante, le chemin semble encore bien long et les dégâts restent très importants. Et il faut donc reconnaître l'antériorité de ces dégâts à l'Algérie indépendante: la colonisation française qui n'a pas fait réellement cas de la richesse linguistique et culturelle des colonisés.
On ne peut pas considérer que la pluralité linguistique algérienne aujourd'hui, qui est une réalité palpable, soit particulièrement encouragée, ou que la langue et la culture amazighes (ou berbères) possèdent la place qui doit être la leur dans l'espace culturel et linguistique algérien. Et par une analogie toute en cohérence avec l'histoire, on peut aussi dire qu'il en va naturellement de même en France, où la population berbérophone, qui n'est pas que d'origine algérienne bien sûr, peine à entendre sa voix, à être considérée tout simplement. Une France où la langue et la culture berbères sont encore généralement méconnues en 2021.
Evolution des langues d'Algérie
Regarder le passé de l'Algérie des deux côtés de la Méditerranée, c'est aussi regarder cette histoire de l'évolution des langues d'Algérie, et ce trait caractéristique qui a survécu, hélas, à l'indépendance en 1962 qui a été une grande lutte de libération: l'oppression de la langue et la culture amazighes (ou berbères) et le cantonnement de l'arabe populaire à l'oralité.
Si Mouloud Feraoun est cité en ouverture du rapport de Benjamin Stora «sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d'Algérie», ce n'est pas un hasard... Feraoun fait partie de cette génération d'écrivains des années 50 qui ont souhaité s'exprimer de l'intérieur de la Kabylie, même si sa langue d'écriture est évidemment le français. Le fils du pauvre a été achevé en 1939. Il est consécutif, notamment à une lecture de l'enquête de Camus, journaliste, sur la misère en Kabylie à cette époque. La lecture de ce texte (toutefois essentiel) mettait en évidence, pour Feraoun, qui n'en était pas totalement satisfait, la nécessité de faire connaître les Kabyles de l'intérieur, ce qu'il fit en devenant un romancier reconnu. À la même époque, l'Algérie colonisée s'impose au monde grâce au roman algérien de langue française qui contribua à transformer l'image de ce pays. Mammeri, Dib, Kateb, Taos Amrouche, Assia Djebar, etc... ou des poètes, des intellectuels, comme Jean Amrouche, Mustapha Lacheraf, pour ne citer que les plus connus. La langue française a contribué à la lutte contre la domination coloniale et s'est en quelque sorte transformée en langue de revendication de l‘indépendance.
Les questions mémorielles doivent intégrer ce qu'a été le sort des langues d'Algérie pendant la colonisation et la triste continuité dans laquelle s'est inscrite l'Algérie indépendante dans le processus de naissance d'une nation indépendante politiquement, mais qui est loin de trouver ses repères linguistiques et culturels.
Enseignement de la langue arabe en France
L'aliénation de la langue berbère est le fruit conjoint du système colonial et aussi hélas de l'idéologie arabo-musulmane choisie par les pouvoirs successifs après l'indépendance. Ainsi, on peut affirmer que la promotion de l'enseignement de la langue arabe (en intégrant le dialectal) en France ne saurait être seule en débat, celle de l'enseignement de la langue amazighe doit l'être également.
Car oui, la massification de l'enseignement de l'arabe est une nécessité en France pour ne pas laisser cette langue aux mains des seuls islamistes. L'encourager dans une sécularisation déjà ancienne est très important en effet, et la France est dans une situation idéale pour cela; mais la langue berbère doit également trouver une place dans cet effort d'enseignement. La connaissance des dimensions culturelles arabes et berbères n'en seront que le corollaire. La commission «mémoires et vérité» préconisée par Benjamin Stora ainsi que la coopération universitaire entre les deux pays doivent intégrer cette dimension linguistique (et par extension culturelle) dans leurs réflexions. Une question éminemment importante pour l'avenir des deux pays.
Tassadit YACINE est directrice d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et chercheuse au LAS et au CRASC
Hafid ADNANI. Journaliste, il est également doctorant en anthropologie au Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France.
Tassadit Yacine et Hafid Adnani


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