Lors du Conseil des ministres qui s'est tenu, dimanche 28 février, le président de la République a mis l'accent sur une série de mesures à même de garantir «la stabilisation des prix et un approvisionnement du marché». Cela est d'autant plus important que le mois sacré du Ramadhan, est aux portes, avec à la clé un marché aux prises avec les effets négatifs du monopole, la spéculation et la pénurie. Un marché qui a tendance à connaître des perturbations à tous les niveaux, mettant les ménages à rude épreuve à l'approche du mois sacré, notamment. Les mesures du président de la République visent également à préserver les intérêts du citoyen, dont le pouvoir d'achat risque de connaître davantage d'érosion. Les dispositions édictées par le président Tebboune comprennent, outre la poursuite de l'approvisionnement régulier et efficace du marché, un certain nombre de mesures, qui seraient à même d'apporter les premiers éléments de réponse à cette situation délictueuse, caractérisant le marché des produits de large consommation. Le président de la République, qui avait auparavant suivi un exposé du ministre du Commerce sur «l'approvisionnement du marché et le phénomène de l'instabilité des prix», a ordonné «l'activation effective des dispositions de loi sur la concurrence interdisant le monopole et la pénurie» et la lutte contre la spéculation, note-t-on dans le communiqué du Conseil des ministres. Une telle mesure serait à même de produire des effets positifs immédiats sur le marché et la tendance générale des prix. En effet, la loi 03.03 du 29 juillet 2003, relative à la concurrence stipule, que l'Etat peut intervenir dans la régulation des prix. Ainsi, la loi sur la concurrence stipule dans son article 4 que «la liberté des prix s'entend dans le respect des dispositions de la législation et de la réglementation en vigueur ainsi que des règles d'équité et de transparence concernant, notamment la structure des prix des activités de production, de distribution, de prestation de services et d'importation de biens pour la revente en l'état, les marges bénéficiaires pour la production et la distribution des biens ou la prestation de services la transparence dans les pratiques commerciales.». Tandis que l'article 5 stipule que l'Etat peut intervenir pour réguler le marché, par voie réglementaire, par «la fixation, le plafonnement ou l'homologation des marges et des prix de biens et services ou de familles homogènes de biens et services. Les mesures de fixation, de plafonnement ou d'homologation des marges et des prix des biens et services sont prises sur la base de propositions des secteurs concernés pour les principaux motifs suivants: la stabilisation des niveaux de prix des biens et services de première nécessité ou de large consommation, en cas de perturbation sensible du marché, la lutte contre la spéculation sous toutes ses formes et la préservation du pouvoir d'achat du consommateur». cela pour ce qui est des mesures d'urgence. D'autres mesures corollaires ont été également énoncées par le président de la République, qui a ordonné au ministre du Commerce de procéder à «la révision des mécanismes de subvention du fourrage et aliments du bétail, en vue de l'orientation rationnelle vers la consolidation de la production nationale et la réduction de la facture des importations, de manière à garantir la stabilité des prix des viandes sur le marché». Pour ce faire, le président a chargé Kamel Rezig d'inclure dans ses démarches «les éleveurs dans l'augmentation de la production de viandes et la réduction de la facture de l'importation avec engagement de l'Etat à la subvention du fourrage et à leur encouragement». Des mesures incitatives qui seraient à même de désamorcer cette situation sensible, à moins de deux mois seulement du mois sacré de Ramadhan.